A quoi ressemblera un millésime 2022 ?
Cette saison s’annonce bien. Presque tous les navires sont de retour en service, bonne réservation. Il y a une réelle envie de voyager, l’opérateur est confiant et optimiste.
A quoi ressemblera un millésime 2022 ?
Cette saison s’annonce bien. Presque tous les navires sont de retour en service, bonne réservation. Il y a une réelle envie de voyager, l’opérateur est confiant et optimiste.
Comment ont été les deux dernières années ?
En 2020, les conditions sanitaires sont devenues drastiques, seule la compagnie française Ponant est venue sur un seul navire, avec uniquement des clients français, en programme de navigation le long des côtes françaises, pour une dizaine d’escales. En 2021, l’activité n’est autorisée qu’à partir du milieu de l’été, nous ne sommes donc qu’à un tiers de l’activité normale, avec 18 escales.
Avez-vous trouvé tous vos vaisseaux, ou plus ?
Nous avons nos clients fidèles, des entreprises américaines et européennes, notamment dans la gamme luxe du centre de Bordeaux et dans le Verdon avec des navires plus grands. Nous accueillerons quelques bateaux neufs sortis du chantier. Par ailleurs, « Club Med 2 » vient pour la première fois au port de Grattequina, à Parempuyre (trop haut pour passer sous le pont d’Aquitaine). C’est lui qui a ouvert la saison, lundi 18 avril.
Laurent Theillet Archives / « Sud Ouest »
Dans quelle mesure les surcharges carburant affectent-elles le trafic maritime ?
Je ne pense pas que cela affecte la tarification, ni les autres modes de transport. Les passagers effectuent souvent leur voyage pendant des mois, avec des billets déjà payés par la compagnie. C’est à eux de supporter les frais supplémentaires. Les taux d’occupation sont corrects, mais peuvent être inférieurs à ceux d’avant Covid car, même si tous les passagers et l’équipage sont vaccinés et testés, ils réservent des cabines pour isoler les personnes si nécessaire.
Que reste-t-il de l’image du navire « contaminé » qu’aucune région ne veut voir ?
C’était il y a deux ans, quand on ne savait rien de la maladie. Cela ne s’est jamais produit en France. De nos jours, voyager en bateau est beaucoup plus sûr que de prendre le train. De plus, le protocole sanitaire sera testé en 2021, même si nous avons moins d’arrêts.
A quoi ressemble une escale à Bordeaux ?
En règle générale, les navires naviguent la nuit et arrivent à leur port d’escale le matin. A Bordeaux c’est différent, il faut cinq heures aller simple pour rejoindre le port au coeur de la ville. Escale sur deux jours, avec une nuit. Quant aux itinéraires des navires de croisière, ils varient considérablement. Ils peuvent venir de Lisbonne à Londres ou Amsterdam, ou vice versa. Ils auraient aussi bien pu partir en Grèce : par le détroit de Gibraltar pour un voyage plus long, il n’y a pas de règles.
Guillaume Bonnaud Archives / « Sud Ouest »
Quels sont les avantages économiques pour la région ?
Il n’y a pas d’études d’impact récentes, mais les dernières dépenses sont fixées à 150 euros par jour et par passager, entre restaurants et shopping. Ce qui est bien supérieur aux autres ports, sachant qu’en 2019, il y avait 42 000 passagers, et il y en aura environ 40 000 cette année. Cela reste un petit nombre de tous les touristes visitant Bordeaux et la Gironde, mais des touristes à forte contribution.
Comment fonctionnait l’industrie avant la pandémie?
Nous sommes sur une pente ascendante. C’est rassurant de voir que l’intérêt pour les buts bordelais et girondins ne s’est pas évaporé. Néanmoins, nous sommes en croissance raisonnable, cela reste une activité particulière par rapport aux grands ports maritimes de la Méditerranée.
Qui sont les passagers du bateau ?
En année normale, nous accueillons entre 70 et 80 pays, mais trois représentent 80 % des passagers : l’Amérique (qui représente 50 % de la clientèle mondiale des navires de croisière), le Royaume-Uni et l’Allemagne. Généralement, ce sont de jeunes retraités, avec un penchant général pour le rajeunissement, même si nous n’avons pas d’études particulières à Bordeaux. On le voit sur les quais, notamment pendant les vacances scolaires, mais on n’a pas de clientèle familiale des principaux ports méditerranéens.
Quelles activités représentent les croisières pour le Grand Port de Bordeaux ?
Une cinquantaine de paquebots sur près de 900 navires qui font souvent escale au port, constituent donc une part minime par rapport aux activités de transport de marchandises. Mais c’est important pour la région, pour les professionnels du tourisme et du port.