S’ils avaient cédé aux Cassandre, ils ne seraient pas là ! Malgré de nombreux pronostics sinistres, en 2019 les deux sœurs Agathe et Iris Pillon créent Pourprées à Paris, une marque de culottes menstruelles éco-responsables, en coton bio et fibres d’eucalyptus.
Coup de poing au destin, elles affichent dès la première année d’exploitation une bonne rentabilité qui ne s’est pas démentie depuis. « Notre comptable nous a dit qu’il n’avait jamais vu un si bon premier bilan », se réjouit Iris Pillon, directrice générale de l’entreprise. Et il y a aussi la croissance avec près de 100 000 culottes vendues aujourd’hui.
Famille et amis vent debout
Pendant ce temps, ils ont dû faire face à un certain nombre de déceptions et de commentaires décourageants une fois leur projet annoncé. De leur ambiance familiale d’abord. « Mes parents ont soudainement vu deux de leurs filles quitter leur CDI, Agathe qui travaillait dans une start-up à Berlin, et moi-même consultant en communication politique à Paris. Ils ont paniqué. De plus, ils ne croyaient pas au produit qui n’existait pas encore sur le marché à l’époque », témoigne Agathe Pillon, présidente de Pourprées.
Les sœurs ne baissent pas les bras : elles mijotent ensemble depuis des années leur projet entrepreneurial, écologique, porteur de sens pour les femmes et inclusif, avec treize tailles de culottes différentes proposées, du 32 au 58. Des amies se joignent à elles, doutent aussi de ces culottes de un nouveau genre, étiqueté comme sale ou inutile. « Qu’est-ce que tu vas faire si ça ne marche pas ? » est la question la plus fréquemment posée. « Nous avons supposé que si ce n’était pas un succès, ce serait quand même une expérience », explique Iris Pillon.
Des bâtons dans les roues en fabrication

Et les difficultés ne tardent effectivement pas à venir. Ils tirent de leur
marque de garantie
une lettre d’avocat car le prénom choisi est déjà utilisé par une marque concurrente. « Notre bébé n’avait plus de nom ! » Certains nous ont même dit : et si c’était un signe ? Pendant un mois, nous avons utilisé du phosphore pour trouver des pourprées », raconte Iris Pillon.
Le banquier aux abonnés absents

La
campagne de financement participatif
Une communication délicate
, qui a permis de récolter 200 000 euros pour 6 000 préventes, soit 1,705% de plus que l’objectif initial de 350 précommandes, leur offre un répit. En revanche, la recherche de leur premier atelier de confection français s’apparente à celle du Saint Graal. « Sur les 40 usines contactées, nous avons dû recevoir 4 réponses sérieuses. Certains ne nous ont pas du tout répondu. Il est vrai que notre email pourrait manquer
légitimité