Le Sénat, dominé par le parti d’opposition de droite, s’est opposé dans la nuit de lundi à mardi au projet de transfert de la collecte des dons du système de retraite de l’Agirc-Arrco à l’Urssaf, qui fournit l’argent pour la Sécurité.
Le changement, voté fin 2019, entrerait en vigueur début 2023, malgré l’opposition unanime des alliés, de la CGT au Medef. Le gouvernement a prévu de fixer une échéance cette année en faveur du budget de la Sécurité sociale, qui a été examiné à partir de lundi en première lecture par les sénateurs.
Le Sénat a annulé l’amendement en adoptant par 320 voix contre 28 (dont le RDPI, majoritaire Renaissance) une série d’amendements de la droite et de la gauche de l’hémicycle. Alain Milon (LR) et Olivier Henno (centriste) ont clairement pensé que, si ce changement pouvait se justifier dans le cadre de la réforme des retraites, il n’était plus nécessaire puisque ce changement n’était plus d’actualité.
Risque de « captation »
« La collecte a déjà été bien faite » par l’Agirc-Arrco, a fait valoir René-Paul Savary (LR), porte-parole du ministère, demandant au gouvernement « comment il a fait en si peu de temps » autant de monde ». « Si vous voulez faire évoluer les retraites (…), vous pouvez donner un gage de confiance » aux partenaires sociaux, a-t-il ajouté.
Le président Roland Lescure a assuré qu' »il n’est en aucun cas question de changer de gouvernement, mais de porter la mobilisation au niveau des Urssaf ». « Il s’agit de bien collectionner », a-t-il souligné.
Les dirigeants du programme de retraite complémentaire des cadres et salariés du privé Agirc-Arrco ont dénoncé début octobre le risque de « saisie » de leur argent (plus de 87 milliards cette année) par la Sécurité sociale.