Au Brésil, Lula crée la surprise en limogeant le chef de l’armée

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Written By Vincent Bourdieu

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C’est une décision qui a surpris les généraux brésiliens, raconte O Globo. Le président brésilien Lula a limogé samedi 21 janvier le chef de l’armée Julio César de Arruda, deux semaines après les attaques contre des centres de pouvoir à Brasilia. Il sera remplacé par le général Tomas Ribeiro Paiva (62 ans), commandant militaire dans le sud-est depuis 2021, selon des sources à la présidence.

Arruda dirigeait l’armée par intérim depuis le 30 décembre, deux jours avant la fin du mandat du président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Il y avait été confirmé début janvier par la nouvelle administration de Lula.

Si sa démission a surpris les militaires, « c’est surtout parce que cette décision a été prise au lendemain d’une rencontre » entre le commandement des forces brésiliennes et le parti au pouvoir « au Palais du Planalto », où « la conversation avait été positive », note Ô Globo.

“Manque d’alignement”

« Lula avait publiquement exprimé sa méfiance à l’égard des militaires après les événements du 8 janvier, mais des conseillers avaient dit qu’il ne limogerait pas le général tant que l’enquête ne serait pas terminée pour éviter une escalade des tensions entre l’exécutif et les forces armées », rappelle le Washington Post. .

Le ministre brésilien de la Défense, José Múcio, a déclaré samedi aux journalistes que les émeutes du 8 janvier avaient provoqué « une rupture de confiance » entre le gouvernement et l’armée. Le responsable a alors décidé qu’un « changement était nécessaire ».

Selon O Globo, le remplacement du chef de l’armée est lié « à un manque d’alignement du général sur Lula et au comportement des militaires face aux camps antidémocratiques » de bolsonariens « installés devant l’état-major de l’armée, à Brasília ». Des membres du gouvernement estiment qu’Arruda aurait retardé l’évacuation de la caserne et que, après l’invasion des quartiers généraux des centres de pouvoir, il se serait montré « résistant aux relations pacifiques  » entre le président et l’armée.

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