Il ne sait plus à quel saint se vouer. Hannah Sultan, quant à elle, a suivi les procédures prévues par le règlement. Propriétaire d’une maison à Fréjus, elle n’a pas perçu de loyer depuis deux ans et, en juin, elle a obtenu une condamnation qui prononce l’expulsion des mauvais payeurs… qui occupent encore les lieux.
« Mon père a loué un petit studio et a loué sa maison, devenue trop grande pour lui tout seul, pour rembourser le crédit. Mais il est décédé subitement à seulement 59 ans, en 2020. J’étais sur le point de lui dire que j’étais enceinte et il deviendrait grand-père. Je n’avais pas le temps. Je suis son seul enfant.
« Les locataires de la maison n’étaient pas ma priorité car j’étais très choqué. Je me suis occupé de l’enterrement, triant ses papiers, ses comptes, ses affaires d’atelier. a demandé le domaine à un notaire et quand il a demandé les factures aux locataires, il a été menacé », explique Hannah Sultan qui vit et travaille dans le Vaucluse.
Pas d’assurance habitation

Les locataires ne payant pas le loyer, la jeune femme a alors tenté une médiation via l’association Adil (Agence départementale d’information sur le logement). Sans succès.
« J’ai proposé de ne pas réclamer les loyers impayés s’ils me laissaient récupérer mon logement mais rien à faire. Adil m’a conseillé de contacter un huissier et un avocat. Ce que j’ai fait. L’expert a constaté que les locataires n’avaient pas souscrit d’assurance habitation et l’avocat a demandé une ordonnance de quitter la maison pour impayés, faute d’assurance », précise la jeune maman de deux jumeaux, deux garçons de 17 mois.
« Le temps de la procédure et mon affaire n’ont été portées devant les tribunaux qu’en juin 2022. La condamnation a mis fin au bail et l’expulsion a été prononcée, condamnant les locataires à payer la dette de 21 100 euros et une astreinte de 10 euros par jour de retard, non comptant l’indemnité d’occupation due tant qu’ils ne vident pas les lieux. Le juge les a même condamnés à me verser 500 euros pour préjudice moral ».
Et encore une trêve hivernale

Une décision qui doit également être exécutée en cas d’appel. L’huissier peut alors délivrer une injonction de payer, mettre en place des procédures de saisie, notifier l’ordre de quitter les lieux, porter plainte et demander l’assistance des forces de l’ordre.
« Mais il ne s’est rien passé depuis juin et je vois arriver la trêve hivernale qui permettra aux locataires de rester chez moi quand j’aurai besoin de le récupérer pour héberger ma famille. C’est inadmissible. Ils ne se sont même pas présentés à l’audience. En attendant, je paie le loyer. Et je ne fais pas comme eux, je paie tout, les charges, les taxes foncières et l’assurance de la maison avec laquelle je ne peux pas vivre car elle est occupée ». proteste-t-elle.
Les services de l’Etat confirment que la demande d’assistance de la force publique a été présentée en préfecture le 30 août 2022 : « Les enquêtes réglementaires sont en cours (conseil départemental, commune, etc.) pour les investigations sur le dossier d’expulsion de la enquête, le dossier sera présenté à la commission d’expulsion de l’arrondissement de Draguignan et, à l’issue, le préfet rendra sa décision.