De la grêle dans le Haut-Doubs, car la grêle n’est pas considérée comme une catastrophe naturelle

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Written By Vincent Bourdieu

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Alors que pompiers, riverains et bénévoles se mobilisent pour protéger les toits des maisons des villages de Noël-Cerneux, Le Barboux ou La Chenalotte détruits par la grêle lors des orages du 20 juillet, le communiqué de la Préfecture du Doubs indique qu’il n’y aura pas de déclaration de un état de catastrophe naturelle suscite l’incompréhension des internautes. En fait, le préfet n’applique que le code des assurances.

La grêle est un phénomène naturel, mais ce n’est pas un événement couvert par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles. C’est le contrat d’assurance habitation (multirisques habitation) qui contient la garantie grêle, une garantie qui couvre tous les dommages causés par la grêle.

Les habitants du secteur du Haut-Doubs dont les toits et les voitures ont été emportés par ces grêlons de la taille d’une mandarine ont jusqu’au 27 juillet pour porter plainte directement auprès de leur assureur.

De la grêle est tombée à Russey ce mercredi 20 juillet.

© Syljo Prêtre via Météo Franc-Comtoise

Par conséquent, une déclaration de catastrophe naturelle n’a pas besoin d’être couverte par votre assurance. C’est grâce à la garantie « tempête, grêle, neige » que ces dommages seront indemnisés directement par les assureurs. Une précision évoquée par la Préfecture du Doubs sur sa page Facebook.

L’état de catastrophe naturelle est un dispositif particulier qui a été développé spécifiquement pour indemniser les dommages non assurables tels que les inondations ou les coulées de boue. Ces phénomènes, par exemple, détruisent des routes qui ne sont pas assurables.

Une nuance difficile à expliquer. Sur la page Facebook d’Info Routes Haut-Doubs 25, de nombreux internautes ne comprennent pas ce post de la préfecture.

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Le site FranceAssureurs précise qu’il n’est pas nécessaire d’attendre une déclaration officielle de catastrophe naturelle pour être indemnisé des dégâts de grêle. « Votre contrat d’assurance habitation contient une garantie grêle qui couvre tous les dommages causés par la grêle (dommages au toit, meubles endommagés par la pluie ou la grêle suite à des dommages au toit, etc.) », précisent les assureurs.

D’où la publication de la députée du Doubs, Annie Genevard, qui s’adresse aux assureurs et non à l’Etat.

Il s’agit du troisième épisode majeur de grêle en Franche-Comté depuis le début d’un été particulièrement chaud et mouvementé. Des dégâts avaient déjà été enregistrés dans plusieurs territoires de Franche-Comté fin juin et début juillet.

En attendant l’indemnisation des assureurs, la solidarité joue pleinement son rôle dans les villages dont les toits ont été entièrement détruits le 20 juillet. Il s’agit de protéger les maisons dès que possible.

Les gens viennent des villes voisines pour aider, faire du café, des sandwichs. Des agents de la communauté des communs viennent également donner un coup de main. Les bénévoles récupèrent les jetons.

Corinne Paratte, maire de Noël-Cerneux

Les pompiers ont également appelé à la solidarité pour rester à nouveau mobilisés ce week-end. Dans certains petits villages, comme Noël-Cerneux, plus de 90 % des toits de ce village de 470 habitants ont été endommagés.

Au lendemain de la catastrophe, la préfecture du Doubs a réuni les élus concernés, Patrick Genre, le président des maires du Doubs et Charles Picquard, président des maires ruraux du Doubs.