Changement climatique : le bilan financier de la gestion des catastrophes…

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Written By Vincent Bourdieu

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Le système français de gestion des catastrophes naturelles pourrait accuser un déficit d' »au moins 420 millions d’euros par an d’ici 2050″, notamment à cause du réchauffement climatique, indique le réassureur public CCR dans un rapport publié mercredi.

Outre la multiplication des catastrophes naturelles, le CCR attire l’attention dans un rapport remis en décembre au ministre de l’Economie sur des évolutions législatives qui « pourraient bouleverser significativement l’équilibre du régime » instauré en 1982.

Ce dispositif, quasi unique au monde, vise à garantir une indemnisation des victimes par l’intermédiaire du réassureur public, la CCR, à moindre coût, les particuliers déboursant en moyenne 22 € par an.

Le CCR est particulièrement préoccupé par la loi « 3DS » sur la décentralisation, dont les décrets sont toujours en attente et qui pourrait être destinée à mieux faire face aux dégâts liés à la sécheresse, même si elle n’est pas considérée comme anormale.

« Les premières simulations menées par le CCR conduisent à la conclusion qu’en l’absence de mesures de régulation des dépenses, la couverture de tous les dommages (…) sans limites serait bien au-delà de la capacité du régime et nécessiterait une intervention massive de l’Etat, « responsable de l’intervention de dernier recours, souligne le CCR.

Selon la fédération professionnelle France Assureurs, les dommages aux habitations causés par la sécheresse ont fortement augmenté ces dernières années et atteindront environ 2,5 milliards d’euros en 2022 sur un total de 10 milliards d’euros de pertes liées aux catastrophes naturelles.

« Afin de réduire le déficit financier du système et d’assurer ainsi sa pérennité, trois grandes voies sont possibles : renforcer les actions de prévention, réorienter les critères de reconnaissance d’un état de catastrophe naturelle vers le principe législatif d’origine, et augmenter les moyens de le plan », indique le réassureur public, qui précise que « ces solutions peuvent être combinées.

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Actuellement, le programme est financé par une surprime de 12% sur les contrats d’assurance habitation et professionnelle et de 6% sur les contrats vol de véhicule et protection incendie.

« Une augmentation d’un point du taux de prime correspond à environ 150 millions d’euros si elle est appliquée à l’ensemble des risques », précise CCR.

Quant au « changement des critères d’éligibilité », la compagnie de réassurance note que le dispositif vise à compenser des événements « par définition rares » et que certaines communes ont été touchées au moins une fois tous les cinq ans.

« Alors, il serait peut-être plus efficace économiquement d’inciter les collectivités à investir dans la prévention » et de fixer un seuil à dix ans. S’ils étaient plus fréquents, les sinistres seraient couverts par les assureurs traditionnels plutôt que par le système catnat.