A Rennes, des charges qui s'amoncellent pour les étudiants

A Rennes, des charges qui s’amoncellent pour les étudiants

Budget alimentation, assurance habitation… Malgré la hausse de 4% des bourses promise par le gouvernement, les étudiants peinent à s’en sortir. Selon une enquête de l’UNEF, le coût de la vie des étudiants aurait augmenté de 6,47% cette année, alors que dans le même temps l’inflation grimperait à 6,1%. « Au total, cette augmentation signifie un budget supplémentaire nécessaire de 428,22 euros pour l’année, soit 35,70 euros de plus par mois », estime le syndicat étudiant. A Rennes, selon un indicateur de la Fédération des associations de Haute-Bretagne (FAHB), la rentrée représenterait un coût moyen de 2.315,33 euros, soit 4,27% de plus qu’en 2021.

Dernière surprise dans cette hausse globale du coût de la vie pour les étudiants rennais : une hausse de 4 % des loyers des studios du CROUS pour l’année prochaine. Une nouvelle augmentation qui agace déjà de nombreux étudiants. « Vivre dans un logement du CROUS n’est pas un luxe. Donc si les prix se mettent à flamber partout, on finira sous l’eau », souffle Yeltas Panhaleux, élu CROUS par Pirate Union, et lui-même locataire d’un logement CROUS.

Bien que le gouvernement ait gelé les loyers du CROUS, certaines hausses qui touchent notamment les études continuent de compenser, donc, la hausse générale des tarifs (gaz ou électricité). « Avant le contexte inflationniste, 1 jeune sur 5 était déjà sous le seuil de pauvreté. L’augmentation des tarifs s’ajoute à l’augmentation de la CVEC, du prix des produits de première nécessité, etc. explique Léa, étudiante à la faculté de droit et propriétaire d’un studio au CROUS. « Pendant ces vacances, je n’avais d’autre choix que de travailler trois mois pour couvrir mes besoins de l’année ».

A Brest, de nouveaux tarifs ont même été votés pour des hébergements confortables. Du fait de leur réhabilitation, les prix de location des résidences devraient également augmenter, passant de 244 euros à 256 euros. « En général, le sentiment que j’ai personnellement, c’est que l’Etat abandonne le CROUS », a déclaré Yeltas Panhaleux, élu CROUS de l’Union pirate. « Quoi qu’il en coûte, c’était deux pas en avant, à cause de cette rentrée nous faisons trois pas en arrière. » Selon lui, l’Etat ne compenserait pas suffisamment ce contexte inflationniste, marqué par la crise du covid et la guerre en Ukraine, il laisserait les centres régionaux « se débrouiller avec un budget réduit ».

Pourtant, malgré ces hausses de prix, les logements du CROUS continuent d’être à gagner en cette rentrée, obligeant le centre à rétablir un classement parmi les candidats étudiants. Les quelques étudiants encore à la recherche d’un appartement contactés, indiquent tous avoir constaté une pénurie de locations privées pour cette nouvelle rentrée universitaire. Dès lors, de nombreux étudiants décident de subir ces augmentations avec fatalisme, les logements du CROUS restant, pour beaucoup, les chambres les plus abordables.