« Qu’est-ce que c’est, une citrouille? » demanda Sandra en désignant la courgette jaune. Cette Ivoirienne de 23 ans est venue chercher pour la première fois son panier de légumes.
Elle a signé ce programme du Pôle Cohésion et Action Sociale de la mairie d’Amiens. Le but : toutes les deux semaines, les abonnés reçoivent gratuitement un panier de fruits et légumes, d’une valeur de vingt euros, pendant six mois.
Sandra est repartie avec 2,5 kg de légumes de saison. Elle pense à sa fille d’un an et demi. « D’habitude, j’achète des petites bouteilles de compote, de légumes et de fruits dans les supermarchés et je me dis : pourquoi ne pas les fabriquer moi-même ? » Dit-elle.
En conséquence, les bénéficiaires doivent participer à des ateliers de cuisine. « Je n’ai pas encore vraiment goûté à la cuisine française, dit Sandra. La ratatouille, je sais à quoi ça ressemble mais je n’en ai jamais fait ! »
Isabelle fait aussi son panier. Le portefeuille de ce fonctionnaire souffre de l’inflation : « J’ai mon loyer qui a augmenté, des APL qui ont baissé… en revanche, ou une assurance auto, une assurance habitation, l’électricité, le gaz, tout a augmenté ». , hormis le salaire, j’ai vu que mon budget alimentation était passé de 700 à 450 euros par mois. »
Isabelle a élevé ses trois enfants. Et réduire les factures alimentaires est souvent le dernier levier après avoir économisé sur les divertissements. « Le cinéma, on n’y va que deux fois par an. On y va au moins une fois par mois. Mais là, on ralentit, en attendant la sortie des films sur Disney+. On réfléchit aussi à arrêter Netflix.
À Amiens, plus d’un habitant sur trois vit sous le seuil de pauvreté

Distribuer des paniers-repas à 300 familles, c’est l’initiative lancée par la mairie d’Amiens durant l’été. Mathilde Roy, adjointe au maire des Républicains, a expliqué en détail le projet : « Depuis l’époque du Covid, on s’est rendu compte que la crise alimentaire est très préoccupante, qu’il y a une demande croissante d’aide individuelle. Alors on a décidé de travailler à travers surtout dans le système de la pauvreté, pour nous, c’est une question de dignité, mais aussi de satisfaction des besoins de base, c’est-à-dire de la nourriture, avec un objectif fondamental qui est aussi sain. nous voyons une augmentation de l’obésité, et manger la prévention des maladies . Nous voulons apprendre aux gens à manger sainement et à cuisiner des aliments frais de manière indépendante. »
Jusqu’à présent, seules 60 personnes ont rejoint le programme.
A Amiens, plus d’une personne sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté. L’aide alimentaire est donc déjà nécessaire depuis de nombreuses années. Depuis 2019, le groupe Robin.e.s des bennes collecte les invendus des grandes surfaces pour les redistribuer. Le deuxième objectif est : lutter contre le gaspillage et les pénuries alimentaires.
Cet après-midi, Louise Boyard, la fondatrice du groupe, s’est rendue au supermarché du partenaire. Dans le panier : ailes de poulet, rillettes, coleslaw…
Le besoin est tel qu’en moins d’un quart d’heure, la moitié des membres se sont inscrits au partage, dont Christelle, 56 ans. Heureuse de pouvoir partager ça, ça m’aide à survivre car c’est très compliqué Aujourd’hui, j’ai du poisson, des crevettes, des gnocchis et du porc, donc c’est bon », a-t-elle énuméré.
Le groupe ne choisit pas sur l’échelle sociale, sachant que de nombreux Français, actifs ou non, ont besoin de ce développement alimentaire.