Toulouse : 361 kg de cannabis et une voiture… à vendre

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Written By Vincent Bourdieu

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l’essentiel

En décembre 2018, les douanes ont intercepté une voiture à Toulouse avec 361 kg de cannabis. Le conducteur a été interpellé puis deux hommes, « accompagnants ». Au tribunal, ce duo ne manquait pas d’imagination.

Que faisaient deux Bruxellois à Toulouse au petit matin du 13 décembre 2018 ? Cette question a occupé le tribunal correctionnel de Toulouse chargé de juger une importation de 361 kg de résine de cannabis. Ce matin-là, une Mercedes défonce la barrière douanière du péage de Toulouse Sud et poursuit sa route, malgré trois crevaisons. Le chauffeur a finalement été arrêté deux autres échanges par les policiers de la brigade anti-criminalité. Dans son véhicule, plusieurs téléphones, une arme à feu et de la drogue. Valeur estimée 722 000 €.

Trafic de stup ? « Non adultère… »

Trafic de stup ? "Non adultère..."

Placé sous contrôle judiciaire en mai 2020 après 18 mois de prison préventive, ce Montalbanis de 32 ans a préféré quitter Toulouse en toute discrétion. « Selon un contrôle, ce serait en Espagne », a précisé le président. Loin de Toulouse et explications à fournir.

Restent à la barre ceux que la justice considère comme ses complices. Repérés dans deux véhicules, ils ont accompagné le « porteur » cette nuit-là. « Non, j’étais ici pour vendre une voiture, la Volvo achetée en Allemagne », raconte Karim, 48 ans. Et Meziane, 41 ans, l’accompagnait. Logique. « Au parloir, vous parlez de trafic de drogue avec votre partenaire », note le président. « J’ai voulu dissimuler un adultère », répond Karim. Quant à Meziane, bien qu’il ait parcouru des milliers de kilomètres en deux semaines au volant d’un Volkswagen Tiguan de location, il rendait visite à des « amis ».

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Où sont les preuves ?

Où sont les preuves ?

Le procureur Peltier a souri à ces pièces justificatives mais préfère parler du « pacte qui unit ces trois-là pour organiser ce rendez-vous rapidement ». Fausses plaques d’immatriculation, téléphones, préparation… Il faut 15 ans de détention contre le conducteur absent, 8 ans contre ses complices.

L’importance des phrases ne me fait pas sourire Sarah Nablet-Claverie, en défense de Meziane. « La douane parle de l’importation. Où sont les preuves ? Où êtes-vous sûr que ce garçon était lors de ce voyage ? Aucun contact entre les différents téléphones. Son ADN n’est pas dans la voiture de transport ou sur le cannabis. Rien à part les enregistrements dans au parloir qui ne font l’objet d’aucune enquête. Même son épouse n’a pas été entendue ! Un peu court pour l’avocat. Et Me Pierre Le Bonjour poursuit sur le même ton : « Quel rôle, quelle hauteur ? Cet homme a passé deux ans en détention et rien de concret, c’est vrai, ne le relie à ce dossier. Huit ans pour conduire une voiture de location ? Est ce sérieux?