Dans les zones de Bretagne classées « en crise », les opérateurs de lavage de voitures font face à des restrictions d’eau. Certains attendent la levée de l’interdiction préfectorale, tandis que d’autres profitent pleinement de leurs investissements dans la récupération des eaux pluviales.
Dans cette laverie de Carhaix, le client défie l’interdiction préfectorale et risque une amende de 1 500 euros. « Mon véhicule est à vendre et j’ai une visite ce soir » (acheteur potentiel), précise Alexandre.
Le gérant du car-wash risque une amende de 7 500 euros. Mais Thierry Strek ne semble pas trop en avoir peur, car il estime qu’en l’absence d’aides de l’Etat, il est plus directement menacé par la fermeture de son usine. « On perd environ 20.000 euros par mois », estime le dirigeant.
Outre les pistolets Karcher, une note manuscrite nous avertit que l’utilisation de la laverie n’est autorisée que pour les véhicules transportant du matériel médical et de la nourriture. Carhaix, comme d’autres régions du Finistère et tout le département des Côtes d’Armor, est au plus haut niveau d’alerte à la sécheresse, le niveau « crise ». Conséquence : le lavage des véhicules ou bateaux est interdit, sauf « pour les véhicules ayant une obligation réglementaire (santé, nutrition) ou technique (bétonnières, matériels agricoles liés à la récolte) ou en rapport avec la sécurité. (Voir le tableau détaillé des restrictions d’action, selon les différentes zones de Bretagne : alerte, alerte haute ou crise sécheresse.)
Le manque à gagner est évident dans certaines blanchisseries, et plus encore dans les établissements où cette activité est la seule source de revenus.
A vingt kilomètres de Carhaix, à Plonévez du Faou, une autre laverie tourne à plein régime, grâce à un système de récupération des eaux de pluie qui passe sur le toit du garage voisin.
Le mécanicien explique que les gouttières de son toit coulent vers le réservoir de 7 500 gallons, qui est actuellement rempli aux deux tiers. « Cela veut dire qu’il me reste encore une vingtaine de jours de lessive », rassure le gérant. Et même cet été, la station a pu faire demi-tour à cause des pluies orageuses.
Dans les Côtes d’Armor, la préfecture a réaffirmé ce jeudi 15 septembre que « les risques de coupures d’eau potable sont encore importants dans certains secteurs du département », « les pluies, souvent très localisées, ne suffisent toujours pas à modifier significativement l’état des lieux ». « .