Revendez votre voiture plus cher que vous ne l’avez achetée neuve pour : comment les nouveaux acteurs vont à l’encontre de la tendance

Et s’il est temps de revendre votre voiture récemment achetée ? Les professionnels s’accordent tous sur ce constat : le bilan de l’occasion récente n’a jamais été aussi élevé. Aujourd’hui, il est possible de revendre une voiture au bout d’un an à un prix supérieur à celui auquel vous l’avez achetée.

Une tendance sur laquelle surfent de « nouveaux acteurs » en Belgique, qui lancent dans notre pays une activité restée jusqu’ici confidentielle : le reconditionnement. Après Cardoen en début d’année, c’est le géant AUto1 qui vient d’annoncer ce jeudi un tout nouveau « centre de production » à Ath, dans le Hainaut, d’une surface de 50.000 m², d’une capacité de 18.500 voitures par an. . Le groupe AUTO1 annonce même la création de plus de 200 nouveaux emplois liés à cette activité.

Mais si quand on vous parle de « centre de production automobile », vous pensez assemblage, vous vous trompez complètement, car Auto1 opère exclusivement sur le marché de l’occasion. Un marché en croissance. Les travaux mentionnés comprennent « le contrôle de la qualité, le reconditionnement, le nettoyage, ainsi que la capture de photos et de vidéos ».

Ce centre vise en fait à rapprocher les véhicules des futurs clients d' »Autohero », une entreprise qui connaît un énorme boom notamment en France et qui vise désormais le marché belge. La publicité résume le concept : vous êtes sur votre canapé, en train de regarder des voitures d’occasion qui ont l’air neuves, vous passez la commande, et un camion vient vous la livrer devant votre porte.

Olivier Duquesne, journaliste du Moniteur de l’Automobile, a pu visiter le centre de reconditionnement Cardoen avant son ouverture : « C’est assez impressionnant, ils rénovent vraiment les voitures, ils enlèvent toutes les micro-traces aussi bien sur la carrosserie qu’à l’intérieur. , et aussi l’aspect mécanique est retravaillé pour qu’ils puissent vous offrir une garantie, jusqu’à 10 ans du véhicule. Ils font tout pour lui donner un look sympa ».

Débarrassez-vous de l’image de « pacotille » attachée à la revente de voitures anciennes par des particuliers, le but ici est de proposer une « expérience utilisateur » similaire à celle d’un véhicule neuf.

Mais avant de pouvoir « reconditionner » votre voiture pour qu’elle ait l’air neuve, vous devez d’abord vous procurer ces véhicules d’occasion. C’est là que « vendez votre voiture » entre en jeu. « .be » chez nous, « .fr » en France, wijkopenautos.nl aux Pays-Bas mais wirkaufendeinauto.de à la base, car le groupe AUto1 est allemand. Ce sont eux qui achèteront votre voiture 2021 plus cher que vous ne l’avez payée, pour une bonne et simple raison : ils savent qu’ils la revendront encore plus cher, soit à un particulier via Autohero, soit à un brocanteur. … qui le revendra, encore une fois avec profit.

Le problème de la disponibilité

Le problème de la disponibilité

Comment expliquer cela ? La situation actuelle est née avec le Covid, la crise des conteneurs qui a suivi et le manque de semi-conducteurs notamment. « Le manque de disponibilité et le prix élevé des voitures neuves compliquent la vie des particuliers, explique Olivier Duquesne, journaliste au Moniteur de l’Automobile. Parce que cet accès aux véhicules neufs est compliqué, ceux qui veulent ou doivent changer de véhicule, se tourne donc vers le marché de l’occasion pour trouver une voiture neuve à un prix correspondant à son budget.

Et dans ce marché de l’occasion, « les acheteurs sont rassurés d’acheter avec une garantie », et donc par l’intermédiaire de professionnels.

Selon Olivier Duquesne, il y a même un phénomène de spéculation qui a émergé, contrecarré législativement dans certains États : « C’était déjà le cas par le passé pour les voitures de luxe mais c’est devenu généralisé : si vous voulez un modèle précis, tout comme. résultat, il faut souvent l’acheter d’occasion… et parfois plus cher. On paye la disponibilité. »

La force de ces nouveaux joueurs d’occasion est donc leur taille. Le calcul du prix qui vous est proposé est basé sur l’algorithme Auto1, qui analyse les données de plus de deux millions de transactions effectuées. AUto1, propriétaire d’Autohero et de Vendezvotrevoiture, est essentiellement un groupe « BtoB », Business to Business, un groupe destiné aux professionnels, ce qui fait aujourd’hui sa force avec plus de 60 000 concessionnaires inscrits à leur base de données où ils peuvent consulter rapidement tous les véhicules disponibles.

C’est aujourd’hui la plus grande plateforme digitale d’Europe pour l’achat et la vente de véhicules d’occasion en ligne. Les chiffres sont époustouflants :

Leurs marges de progression restent cependant énormes, le numérique ne représentant qu’un très faible pourcentage des ventes d’occasion. Une étude évalue la valeur du marché de l’occasion en Europe à 600 milliards d’euros, mais la part estimée du numérique ne représente à ce jour qu’à peine 2 %.

Chez les particuliers, les moins chers, et pourtant…

Entre particuliers, le moins cher, et pourtant…

Le « petit garagiste », qui achète des voitures très bon marché et revend des voitures très cher, continue de travailler avec nous, sans doute surtout par rapport à la hauteur de l’investissement : les gens préfèrent voir les véhicules en premier et avoir un contact direct avec le vendeur. Annonces individuelles un peu moins.

« L’achat entre particuliers reste le moins cher, mais aussi le plus dangereux au niveau de l’état mécanique du véhicule. La force de ces nouveaux acteurs, c’est leurs bases de données, et la digitalisation des annonces, ils ont des critères d’âge, de modèles, d’option… ils parcourent les annonces et achètent même aux particuliers en fonction de l’offre et de la demande ». Les prix peuvent grimper très haut, notamment par le biais des enchères : « C’est un marché entièrement capitaliste, très ouvert, avec des prix totalement libres ».

Les professionnels contrôlent les prix, mais ils offrent aussi du service, ils offrent une garantie qui rassure l’acheteur particulier.

Du côté du vendeur, le côté « je paie tout de suite, et vous n’avez rien à faire » semble séduire de plus en plus de propriétaires de véhicules, selon Olivier Duquesne.

Ces groupes et centres sont en effet déjà fortement développés dans des pays comme la France. Auto1 doit faire face à la concurrence d’acteurs établis depuis plusieurs années comme Gemy, Aramis (qui a noué un partenariat avec Cardoen), ou encore ALD, spécialisé dans la location, mais qui a créé une filiale pour la revente de ces véhicules dépréciés.

Si elle ne fait que commencer à montrer le bout de son nez en Belgique, selon Olivier Duquesne, elle est liée au poids de la voiture de société en Belgique : « En Belgique c’est récent, car les voitures de société représentent une nouvelle immatriculation sur deux . . En France, sauf pour les seniors, ils doivent acheter leur voiture, donc le marché de l’occasion était déjà beaucoup plus important. »

Ainsi, jusqu’à présent, le marché de l’occasion était fortement alimenté par ces véhicules de société qui, en fin de bail, reviennent aux particuliers (qui représentent 90 % des acquéreurs de voitures d’occasion selon Olivier Duquesne, seules les PME récentes .et toujours pas solide en évitant le neuf).

Dans le cas de Cardoen, il y a aussi la reprise des invendus auprès des concessionnaires, qui doit faire place à de nouveaux modèles, et lui permettre de proposer véritablement des produits neufs à prix cassés.

Cependant, le contexte général n’est pas si bon. Contrairement à 2020 et 2021, les vacances de 2022 sont synonymes de reprise d’avion, pas de trajets en voiture. Cette haine se double d’un problème d’approvisionnement en véhicules pour le marché de l’occasion.

Les modèles récents – et à faible kilométrage – sont rares et les acheteurs hésitent à investir dans un véhicule plus ancien, qui n’est plus un bon plan si sa consommation est élevée (surtout avec la hausse du prix du carburant) et qui ne peut plus s’intégrer dans votre véhicule. plusieurs villes « zones à faibles émissions ».

Mais cela justifie les prix élevés évoqués plus haut… pour des véhicules récents. Pour les véhicules anciens, au contraire, la reprise de l’activité est assez défavorable à l’acquéreur belge : l’exportation d’anciens véhicules d’occasion vers les pays de l’Est repart à la hausse et limite les stocks disponibles sur le marché belge. Car il faut se rappeler qu’il existe actuellement deux marchés « parallèles » : celui des « bonnes » voitures, que l’on va pouvoir reconditionner et leur donner l’impression de neuves, et les « déchets »… que l’on sera. vendre dans des pays moins attentifs à la législation.

Et l’électrique dans tout ça ?

Et l’électrique dans tout ça ?

« Le marché de l’électrique reste très séparé, selon Olivier Duquesne : « Le marché de l’électrique d’occasion COMMENCE à peine à se développer, mais les véhicules proposés aujourd’hui sont déjà un peu dépassés techniquement. A partir de 2024-2025, nous devrions avoir des voitures sur le marché de l’occasion avec une gamme décente que les particuliers pourront enfin s’offrir. »

Et, selon lui, il est raisonnable de penser que l’un des principaux freins actuels, la quasi-obligation d’installer une borne de recharge coûteuse et encombrante, sera gommé par des zones de recharge plus étendues.

Quelle voiture perd le moins de valeur ?

On y retrouve, en tête du classement des marques françaises les moins discount, les Peugeot 206 et 207, mais aussi la deuxième génération de Renault Twingo.

Quelles sont les voitures les moins chères ? La palme de la plus grosse remise, toutes catégories confondues, revient au Renault Talisman, qui peut perdre plus de 66 % de sa valeur en trois ans en diesel !

Quelle voiture ne surtout pas acheter ?

Les 10 véhicules à ne pas acheter selon Consumers Reports

  • Sous-compacte/Compacte : Volkswagen Beetle.
  • Berline intermédiaire : Nissan Altima.
  • Berline pleine grandeur : Ford Taurus Limited.
  • Berline de luxe : BMW 750.
  • Voitures de sport/convertisseurs : Chevrolet Camaro.
  • Minivans/Voitures familiales : Chrysler Town&Country.

Quelles sont les 10 voitures les moins fiables ? Ce sont Alfa Romeo, Dodge, Fiat, Jaguar, Land Rover, Maserati, Mitsubishi et Polestar.