La réussite d’un Guadeloupéen dans l’immobilier à Miami

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Written By Vincent Bourdieu

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L’homme est jovial, respectueux, on sent dans son attitude une envie de se démarquer.

Pierre Rizk vit son rêve américain, il s’est donné les moyens de sortir d’un chemin clair.

Sa façon de s’exprimer révèle un travail effectué sur son esprit, Pierre Rizk utilise aussi des mots qui ne trompent pas, comme « croyance limitante », il a su faire taire cette petite voix intérieure qui le décourage de faire naître des pensées positives. qui l’aident à se dépasser. A 33 ans, il semble avoir assimilé la plupart des codes américains, du moins ceux nécessaires pour réussir dans son entreprise.

Le commerce est héréditaire dans la famille Risk, et le petit Pierre est né avec un héritage très lourd. Le père est un exemple de réussite professionnelle, en effet, le père fait partie de cette communauté libanaise arrivée par vagues successives aux Antilles, après les difficultés politiques et économiques que connaît le Liban depuis la fin du XIXe siècle. Une intégration réussie pour les Libano-Guadeloupéens, ils affichent aujourd’hui avec succès leur double culture.

Pierre Rizk est fier de dire que son père a construit une vie en Guadeloupe à partir de zéro.

Benjamin d’une famille de 10 enfants, a baigné dans le commerce dès son plus jeune âge, si bien qu’il pouvait être plus naturel une fois le bac en poche que d’entrer dans une école de commerce. A 21 ans, avec sa licence de Commerce International en poche, le jeune homme est toujours en pleine interrogation. « Dois-je poursuivre mon parcours en dehors de l’habit familial ? Et si j’étais fait pour quelqu’un d’autre ? » Le doute s’installe, décide de s’accorder le temps de la réflexion et rentre en Guadeloupe.

Son père est malade, alors Pierre profite de cette étape pour le soutenir et l’assister dans son entreprise mais aussi physiquement en lui faisant des massages, « tu as des mains extraordinaires », lui dit régulièrement son père, il n’en faut pas plus pour qu’il se lance dans études. de l’ostéopathe. Mais après trois ans de théorie et de pratique, il se rend compte que ce métier n’est pas pour lui, il rentre en Guadeloupe au chevet de son père très malade.

Pierre Rizk trouve un emploi dans une agence immobilière, mais un an et demi plus tard, son père décède. La mort d’un parent est une épreuve pour laquelle nous ne sommes pas prêts, mais parfois elle nous permet de réfléchir sur le sens de sa vie.

C’est en connaissant la mort que nous apprenons la qualité et la valeur de la vie

Le Guadeloupéen comprend qu’il faut sortir de sa zone de confort. Appréciant le domaine de l’immobilier, il part à 25 ans s’installer à New York, car selon lui, les Etats-Unis sont le meilleur endroit pour vivre cette nouvelle passion.

Aller dans la Grosse Pomme, c’est pour Pierre Rizk qui vise l’excellence car c’est l’un des marchés les plus actifs en termes de ventes immobilières. Croire en son potentiel c’est bien, il finit par rejoindre une agence prestigieuse de la 5ème avenue. Au bout de deux semaines, il s’est vu confier la vente d’un appartement dans Central Park South à Manhattan avec une vue extraordinaire du vingtième étage, un petit appartement d’une pièce, mais estimé à 4 millions de dollars. Avec un collègue, il l’a vendu au bout de 6 semaines.

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Une expérience américaine très riche qui durera un an, car pour travailler aux Etats-Unis, il faut avoir un visa professionnel ou une carte verte. L’employeur peut parrainer une demande de visa, mais malheureusement pour Pierre, les agents immobiliers à New York sont indépendants. La seule solution pour obtenir un visa permanent est d’investir beaucoup d’argent dans une entreprise (entre 75 000 et 100 000 dollars). L’aventure new-yorkaise se termine contre son gré. Cependant, il gardera le meilleur de cette aventure qui restera à jamais gravée dans sa mémoire.

Au lieu d’un événement qui me stresse ou me fait peur, je transforme ce sentiment en excitation, et cela devient un élan qui me permet de continuer à avancer.

De retour en Guadeloupe en 2016, bien sûr, il envisage juste de partir. Mais sur les conseils des membres de sa famille, il s’installe et crée son agence immobilière, une vie tranquille, en couple, avec ses amis guadeloupéens.

Un événement vient perturber cette vie tranquille et bien réglée. La crise du covid en 2020. C’est un parcours. Il est obligé de quitter son appartement, de vendre sa voiture et de retourner vivre avec sa famille. A 31 ans, ce retour en arrière est difficile à accepter, mais c’est parfois dans l’adversité que les opportunités se présentent. D’ailleurs, l’envie n’est pas loin. C’est le bon moment pour proposer ses services à une société américaine spécialisée dans les investissements immobiliers aux États-Unis pour laquelle il était porteur d’affaires. Bingo ! Cette entreprise recherche des collaborateurs expérimentés pour rejoindre une start-up à Miami.

Depuis mai 2021, il est Directeur des Relations Investisseurs, avec un visa permanent, engagé dans le développement de la jeune entreprise auprès d’investisseurs français. Il a réussi à convaincre certains actionnaires étrangers. Et à partir de février 2022, le capital a été ouvert en série A, c’est une levée de fonds qui devrait permettre à la startup de se développer davantage. L’objectif est de plus de 3 millions de dollars. Pour y parvenir, il s’appuie notamment sur son carnet d’adresses caribéen.

Un exemple de réussite dans les affaires et l’immobilier. Pourtant, Pierre Rizk n’a pas oublié sa Guadeloupe natale. Il donne de son temps à ceux qui l’appellent.

Je leur donne des conseils, je leur explique comment j’ai fait, j’essaie de les motiver, de changer leur état d’esprit, d’enlever leurs peurs, leurs pensées limitantes.