Entre l’héritière de la 4L et le mini-Espace, la Renault Twingo fête sa…

Une grande partie du stand Renault au salon Rétromobile est consacrée à la Twingo, qui fête cette année ses 30 ans avant d’être bientôt revendiquée.

Après la Clio en 2020, c’est au tour de Twingo de fêter ses 30 ans cette année au salon Rétromobile. Le grand rassemblement de voitures plus ou moins anciennes vient d’ouvrir ses portes ce mercredi 1er février à Paris-Porte de Versailles jusqu’à dimanche prochain, l’occasion de se plonger dans l’histoire de l’une des plus célèbres créations automobiles tricolores. . Bouille, qui peut désormais revendiquer officiellement le statut de voiture de collection, remonte aux premiers modèles sortis en 1993.

La Twingo, digne héritière de la 4L

Le stand Diamante célèbre donc la première génération de Twingo, qui a débuté sa carrière commerciale en février 1993, après avoir été présentée au Mondial de l’Auto de Paris en 1992.

Pour lui, on retrouve dans la Twingo la philosophie de la 4L sortie en 1972, contrairement à la R5.

« Il y a un historien Jean-Louis Loubet qui résumait ça en disant ‘la 4L était une voiture pour tout le monde’ : on fait une voiture, avec trois versions, mais avec très peu de variété, tout le monde doit l’aimer, elle répond à tous les besoins. La R5 c’est l’inverse, c’est une ‘voiture pour tout le monde’, on devinera la gamme dans la gamme et elle passera de 5L à 5 Turbo Alpine, GTL, TX, etc. la logique va continuer entre la R5 et la Clio sortie en 1990, et la Twingo va pérenniser cette logique de voiture pour tous », a expliqué le directeur de The Originals Renault.

Une voiture imaginée en… 1973

Lors de son lancement, la Twingo manquait volontairement de variété : quatre coloris étaient proposés et une seule option, le toit ouvrant. « Tous les intérieurs sont identiques, avec un seul niveau de finition, conduite à gauche uniquement, pas de conduite à droite pour l’export », poursuit Hugues Portron.

Le stripping que l’on retrouve sur la plus ancienne Twingo présentée à Rétromobile cette année, la pré-série sortie de l’usine de Flins en 1992, avec d’autres petits détails de la version qui sortira en concessions quelques mois plus tard. L’occasion de rappeler que la création du projet remonte à 1973, lorsque la recherche d’un successeur à la 4L, commencée en 1961, a commencé. Premier objectif : limiter les coûts pour proposer un modèle abordable.

L’Espace en version très compacte

Mais un autre modèle va finalement relancer le projet dans les années 80.

« Nous avons donc toutes les caractéristiques de la catégorie, avec un pare-brise derrière le capot et un espace passager maximum dans un véhicule de moins de 3,50 mètres, et avec ce fameux siège coulissant modulable et des sièges avant entièrement extensibles qui complètent un abri », ajoute Hugues Portron.

Renault irait tellement loin en termes d’économies – notamment avec une antenne située dans le rétroviseur pour limiter la longueur du câble la reliant à l’autoradio – que le monospace citadin pourra enfin s’en offrir. Des « folies » pour un modèle d’entrée de gamme : un seul lave-pantographe, des vitres teintées ou encore un dégivreur de lunette arrière.

Un intérieur encore moderne aujourd’hui

L’intérieur reprend également un élément très moderne de l’époque : le compteur central, digital. Derrière le volant, il n’y a qu’un affichage de feux. Autres éléments accrocheurs de la première Twingo, le volant et le tableau de bord poussés au maximum vers l’avant pour augmenter l’espace de l’habitacle ou encore le bouton Warning en forme de nez de clown qui vient couronner un tableau de bord très épuré.

Les sièges colorés participent également à cet esprit années 90 : pas de choix à ce niveau et donc un design qui se doit d’adhérer à toutes les couleurs de carrosserie, d’où ce patch de couleur.

Pour mémoire, la Twingo a été lancée en 1993 au prix de départ de 55 000 francs, soit aujourd’hui un peu moins de 13 000 euros compte tenu de l’inflation. Budget actuel pour se payer une Dacia Sandero avec quelques options. La Dacia Sandero est, après tout, le véhicule qui a remplacé les premières 4L et Twingo du groupe Renault.

Des collections, comme dans la mode

Lorsque la Twingo est lancée, le succès est immédiat. La ville doit alors faire face à un nouveau défi : innover en permanence pour faire changer les choses, sans frustrer la position initiale.

Force est de constater que la Twingo ne changera pas grand-chose : on reconnait les modèles des premières années par les clignotants séparés des feux ou des boucliers qui n’étaient pas encore dans la carrosserie. Mais Renault va se renouveler en proposant des collections, comme dans la mode, en introduisant de nouvelles couleurs. Il y en aura sept en quinze ans et trois levées, en 1998, 2000 et 2004.

La Twingo a également eu droit à des séries spéciales, dont vous pouvez trouver quelques exemplaires chez Rétromobile, comme celle conçue par le spécialiste de l’automobile haut de gamme Lecoq en 1995, dont moins de cinquante exemplaires ont été produits. La Twingo ultra luxueuse traitée comme une Bugatti, avec son design sur les flancs et les jantes. Ou celle de Benetton, de 1996, avec un tissu très coloré à l’intérieur. Il y en a plus de 60 dans toute l’histoire de la Twingo, première du nom.

Au total, cette Twingo de première génération s’est vendue à 2,6 millions d’unités, majoritairement produites à Flins (Yvelines), mais aussi à l’usine de Valladolid en Espagne, ce qui a permis à Renault de répondre à une forte demande. Succès principalement en France, mais aussi sur certains marchés européens et dans le monde entier, elle produit en Colombie et en Uruguay en Amérique du Sud. Sa production en Europe s’est arrêtée en 2007, pour faire place à la Twingo de deuxième génération, elle se poursuivra jusqu’en 2012 à l’usine de Medellin en Colombie.