C’est bien d’être désolé pour quelque chose, dit le proverbe. Ce n’est pas Sarah Renard qui dira le contraire car la période de confinement, qui est liée au covid en 2020, a été le catalyseur de son succès. Flashback : comme beaucoup de monde, le jeune Breton d’adoption, ex-policier, tue le temps en se remettant au puzzle. « J’en ai reçu de ma grand-mère, mais c’étaient des sortes de puzzles d’animaux dépassés. J’ai cherché des plus modernes, notamment des puzzles avec des illustrations d’artistes, plus difficiles à trouver. » Partant du principe qu’on n’est jamais mieux servi que soi, elle et son compagnon ouvrent une boutique en ligne pour commercialiser des puzzles illustrés et créer les leurs. marque : Trevell, « carrière » en français, basée à Saint-Ave.
Bientôt 36 modèles
Après le rodage, les ventes démarrent en septembre 2020. « Ça a explosé, raconte la jeune femme. L’hiver approchait et nous sortions notre première collection de quatre puzzles.sur 99 pièces au format carte postale incluse.Une collection très originale réalisée avec l’aide d’artistes britanniques (Brestois Eor Glas studio, la Belliloise Eva Gallen), françaises et américaines, tous créés avec des illustrations numériques.
D’ici un mois, elle devrait encore s’agrandir avec une vingtaine de nouveaux modèles ! Trevell travaille également sur le prochain calendrier de l’Avent sur le thème de Noël. « Celui de l’an dernier a été un énorme succès, avec ses 24 mini-puzzles exclusifs : 300 exemplaires ont été vendus en une semaine. »
Une forte croissance
La SAS Trevell, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 200 000 € en 2022, vend dans toute la France, l’Europe (Belgique, Espagne, Allemagne, Suisse, Italie), le Canada et les USA. Pendant la seule période de Noël, la jeune entreprise a vendu 5 000 puzzles ! L’activité est aujourd’hui en pleine croissance et il existe déjà plusieurs revendeurs en Bretagne : Cheminant à Vannes, Dialogue à Brest, Ravy à Quimper. Son associé s’occupe de la relation avec les clients et les fournisseurs, tandis que Sarah Renard recherche les artistes. « Je travaille avec le cœur » !
Bien qu’elle ait fait des puzzles dans son activité professionnelle, Sarah Renard s’amuse toujours beaucoup. « On devient vite accro. Je le fais le soir avant de dormir. C’est mieux que les écrans. » Le décollement des écrans est, en effet, un des points positifs appréciés des céphaloclastophiles (*) mais il en existe d’autres. « Des études ont prouvé que le puzzle exerce la mémoire, développe la concentration et apprend la patience », argumente Sarah Renard. Elle conseille aux adultes de commencer par des modèles de 500 ou 1 000 pièces avec beaucoup de détails, sans trop de couleurs unies. « On se prend au jeu et on progresse vite », explique la jeune femme qui ne met que quatre à cinq heures pour réaliser un puzzle de 1 000 pièces !
* Puzzles enthousiastes et autres casse-tête