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PARIS : Acheter une bouteille d’eau un peu plus chère et la rendre vide, pour quelques centimes rendus par un distributeur automatique ? Ou améliorer le tri des déchets plastiques pour augmenter la quantité de recyclage ?

Le gouvernement a rouvert lundi le débat sur l’éventuelle mise en place d’une consigne sur les bouteilles de boissons en France, une initiative gouvernementale rejetée massivement lors du vote de la loi sur les déchets de l’économie circulaire (Agec) en 2020, au grand dam des collectivités locales.

Associations de producteurs de boissons, distributeurs, associations d’élus, de consommateurs et organisations non gouvernementales : près de 80 intervenants ont répondu lundi à l’invitation de la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard.

Six réunions nationales et une par région sont prévues en juin, avec un point d’étape en avril, a indiqué Mme Couillard, qui compte décider en juin si la France lancera un système de gage ou des mesures alternatives pour renforcer le tri sélectif.

« La consultation est également ouverte à d’autres matériaux comme les canettes en aluminium, les sachets de boissons ou les bouteilles en verre, notamment dans le domaine du recyclage », a déclaré lundi à la presse Mme Couillard.

Le taux européen de collecte des bouteilles plastiques sera de 77 % en 2025 et de 90 % en 2029. En France, cependant, le plafond est inférieur à 60 %, les emballages plastiques n’étant ni collectés ni triés dans la plupart des poubelles de rue ou sur les lieux de travail.

« Pour les canettes en aluminium, la France a un objectif de 50 % de recyclage à 90 % en 2030 et de 57 % de valorisation et de tri des emballages de boissons avec un objectif de 85 % en 2030. » Selon le secrétaire d’État.

« Grâce à plusieurs mois de concertation, nous pouvons prendre une décision qui réponde au mieux à nos principaux objectifs : atteindre un meilleur taux de collecte, viser le 100% plastique recyclé, développer le réemploi et lutter contre les décharges sauvages. », a-t-il ajouté, se disant « ouvert » à toutes les solutions.

Le gouvernement convient que l’instauration d’une consigne de 10-15 centimes pour les bouteilles plastiques dans le cadre de la loi Ageci aurait réduit le flux de plastique vers les poubelles jaunes des ordures ménagères triées pour le recyclage. , et de réduire les revenus des centres de tri gérés par les municipalités.

Le plastique PET à recycler, au prix de 600-700 euros la tonne, est en effet devenu pour eux une aubaine.

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Et les centres de tri ont investi massivement dans des machines coûteuses pour améliorer le tri.

Celle-ci a enfin permis, après plus d’une décennie de préparation, de simplifier les consignes de tri pour la quasi-totalité des Français à partir du 1er janvier, ouvrant l’espoir d’augmenter enfin les volumes de recyclage.

Désormais, tous les emballages doivent être jetés dans les poubelles jaunes : tous les plastiques (PET, polystyrène, PVC, etc.), les canettes ou aérosols en aluminium, les canettes en acier et les papiers ou cartons.

Mais les machines de collecte se multiplient, souligne le ministère, qui estime que le nombre de « casiers sauvages » dans leur aménagement s’élève jusqu’à un millier, ce qui « doit s’organiser ».

Parce que tout le monde a intérêt à recycler ce plastique : les fabricants de plastique doivent inclure un pourcentage minimum de plastique recyclé dans leurs produits pour respecter leurs engagements climatiques européens ; les collectivités en bénéficient.

Dans certaines villes, ces machines ont fait fonctionner des réseaux parallèles pour piller les poubelles jaunes afin d’approvisionner les machines, note-t-on de même source.

France Urbaine, l’association représentant la grande ville, a qualifié les directives de « non-sens écologiques » dans un communiqué de presse lundi soir.

« Le message envoyé (…) semble être une incitation indirecte à choisir des produits conditionnés dans des emballages plastiques », ont ajouté les communes françaises, pour qui « un tel système réduirait le financement du service public de gestion des déchets pour les communes en faveur de la grande distribution, qui pour sa part n’a pas intérêt à réduire la consommation de bouteilles en plastique.

Cependant, le dépôt a ses avantages. Dans les pays où il existe, il augmente significativement les taux de collecte et de recyclage du plastique. Cela intéresse également les distributeurs, car les distributeurs automatiques attirent les clients qui avaient quitté les supermarchés pendant la période Covid.

« Nous mettons en place la solution que nous avons trouvée, mais nous travaillons sur une solution intermédiaire, plutôt que de développer le gisement à 100% sur l’ensemble du territoire », a déclaré à l’AFP Antoine Bousseau, président de la Fédération nationale d’assainissement et d’action environnementale. Environnement (Fnade), et patron du groupe Suez. Certaines régions, comme les Pays de Loire ou l’Alsace, ont déjà atteint 80 % de collecte de bouteilles.

Pour l’ONG Zero Waste, la consigne ne peut pas être une solution complète au problème de l’élimination progressive du plastique à usage unique d’ici 2040. L’ONG appelle au recyclage, « la solution si on veut se sevrer du plastique ».