AccueilEconomieLe groupement d’entreprises de Ouest Etang de Berre : une feuille de route de Marie Wattez
Au 1er janvier 2023, Marie Wattez prendra la présidence du Groupement des entreprises de Ouest Etang de Berre (GOEEB). Un territoire où se cumulent plusieurs projets stratégiques pour Aix-Marseille Provence Métropole.
Economie Publié le 08 décembre 2022 à 08:50, Propos recueillis par Jean-Christophe BARLA
Les Nouvelles Publications : En dehors de vos futures activités de présidente du GEOEB, quelle entrepreneuse êtes-vous ?
Marie Wattez : Originaire du Nord de la France, je suis arrivée dans le Sud en 2010, après un parcours de directrice marketing dans un cabinet de conseil en informatique. Mon entreprise, MVA Conseil, a développé un accompagnement marketing externalisé pour diverses structures. J’ai alors approché Corinne Pennachio qui a une agence de communication à Sausset-les-Pins. Il y a trois ans, nous avons regroupé nos expertises respectives sous la marque Execo Conseil, principalement pour les clients autour de l’Etang de Berre. Nous avons travaillé à trois sur la stratégie de marque, l’identité visuelle, les supports de communication.
Quel regard portez-vous sur ce territoire où vous vous engagez désormais plus fortement ?
Je suis de Boulogne-sur-Mer, j’ai fait mes études à Dunkerque, j’aime beaucoup un territoire à culture industrielle, car malgré l’inquiétude que l’industrie émerge dans la population, elle reste pourvoyeuse d’emplois et « d’activité économique ». Il m’a semblé naturel, depuis 2013, de me rapprocher des clubs d’entreprises, d’abord sur le bassin Aix-Marseille, puis d’intégrer GEOEB. Je ne voulais pas rejoindre juste pour augmenter les cotes d’écoute, mais pour voir comment les choses se font. J’ai été au conseil d’administration, puis au bureau depuis fin 2019. J’ai constaté que si les grandes entreprises jouent leur rôle pour pérenniser leur activité, une myriade de petites entreprises se battent tant bien que mal et pour affirmer leur potentiel pour la communauté du Pays de Martigues. Il est important pour moi d’essayer de construire un lien de confiance, de faire en sorte qu’aucun des deux camps ne soit l’un contre l’autre et d’apporter ma contribution pour rassembler des entreprises de toutes tailles autour d’un projet commun. Beaucoup de travail a été fait par le GOEEB. Aujourd’hui, tout le monde se comprend mieux. L’émergence du centre entrepreneurial Mikado pour la création et le développement d’entreprises en est la preuve. Rien n’est sûr, mais dans le changement de discours et de perspective apporté par cette communauté, GEOEB a un rôle…
Qu’est-ce qui vous a incitée à gagner encore en responsabilités ?
Avec David Delaunay, président, Hervé Langlois, vice-président et d’autres membres du bureau, nous travaillons toujours en équipe. David veut se retirer après deux mandats. Sans volonté d’hégémonie personnelle ni de défi, je pense que c’est un bon moment et les autres administrateurs, ainsi que les membres, car ils m’ont exprimé leur confiance et ont senti que j’étais prêt. L’association compte plus de 80 membres, j’aimerais former d’autres dirigeants pour qu’ils nous rejoignent. La soirée de gala du 8 novembre a attiré 180 personnes, il était important d’en faire un succès. Des entrepreneurs du club OPEn (Ouest-Provence Entreprises) d’Istres, Salon-de-Provence, métropole… sont venus. Nous voulons tous travailler ensemble pour faire grandir cette région.
Sur quels axes prioritaires entendez-vous agir et comment ?
Nous voulons d’abord identifier les projets qui ont besoin d’aide, de réseau… Le GOEEB doit être le pivot qui facilite les choses pour y parvenir. C’est un travail fondamental de s’imposer comme un rouage des relations public/privé, individuel/collectif… et d’être à l’écoute de chacun. On ne peut pas avoir tout le monde tout le temps. Il faut aussi que les dirigeants, les élus viennent naturellement vers nous pour recueillir nos perceptions sur les synergies à déployer.Nous sommes peut-être confrontés à des problématiques différentes mais nous sommes tous dans le même écosystème. Avec la complémentarité, nous pourrons initier des projets d’économie circulaire, de décloisonnements, d’investissements, pourquoi pas, de questions énergétiques, de recrutements… Par exemple, le GMIF [Groupement Maritime et Industriel de Fos et son territoire, NDLR] intervient beaucoup sur des évaluations de filières , GEOEB préfère unifier les services pour l’industrie : il faut se parler. Nous souhaitons que les salariés des grands groupes et des PME nous fassent part des difficultés auxquelles ils sont confrontés afin d’envisager une solution. Par exemple concernant la mobilité, c’est sans doute le plus gros projet de Métropole, il y a de nombreuses pistes à explorer ensemble : covoiturage, transport à la demande, transports en commun, pistes cyclables ou encore le RER métropolitain qui a été poussé par le président de la République et qui aura un impact important sur notre territoire… Le GEOEB doit être un lieu de recueil des besoins, de partage des bonnes pratiques, de révélation des options potentielles d’adoption, en s’appuyant sur les liens de terrain. Notre force en tant que groupe d’entreprises réside dans notre capacité à interpeller les institutions, à maîtriser les bons canaux de contact… Nous n’avons pas un combat militant à mener mais une réelle volonté d’aborder les problèmes. ets.
Voyez-vous déjà des projets susceptibles de mobiliser largement ?
Nous avons un point de sensibilisation sur la zone Ecopolis à Martigues et l’impact du plan de prévention des risques technologiques ainsi que sur le projet d’agrandissement d’Ecopolis, évoqué il y a longtemps, qui va donner un nouveau souffle au plan. La collecte des ordures sera également notre préoccupation. Les entreprises ne semblent pas beaucoup mobiliser les dossiers, nous allons les sensibiliser car elles s’en soucieront et devront participer à la recherche de solutions adaptées. Nous participons également au réaménagement des abords du canal de Caronte à Martigues. Nous avons des voix à apporter.
L’acceptabilité de l’industrie, un sujet pleinement dans l’actualité, en est-elle un pour le GEOEB ?
Nous ne sommes pas associés au laboratoire territorial OPEN, mais nous partageons la même vision. L’industrie est très importante dans ce domaine. Nous voulons améliorer ce qui existe déjà et le faire avancer avec des activités qui peuvent être accommodées, car cela a un impact.