En l’absence de foires aux vins, la prospection en Chine devient très compliquée

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Le plus grand salon des vins et spiritueux de Chine à la mi-novembre ne répondrait pas aux attentes de la profession. Après un an d’annulation et de report de salons, comment les exportateurs doivent-ils continuer à aborder ce marché ?

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Malgré le report sine die de ProWine Shanghai, qui devait avoir lieu du 20 au 22 novembre, les visiteurs ne se sont pas rabattus sur le China Food & Salon des boissons de Chengdu. Considéré comme un baromètre de l’industrie alimentaire chinoise, le salon accueille environ 3 000 exposants sur plus de 100 000 mètres carrés chaque année. Cette année, le nombre de visiteurs a diminué de moitié après plusieurs reports. « Officiellement, le nombre de visiteurs était d’environ 200 000 », explique Adrien Calatayud, responsable des pavillons français AGROTECH chez Business France. L’agence a été contrainte d’annuler son événement OFF organisé en marge du salon, les participants français ne pouvant s’y rendre et souhaitant éviter de disperser leurs efforts. Mais Adrien Calatayud relativise la baisse de fréquentation du salon : « Il me semble un peu prématuré de juger de la qualité du salon uniquement sur la base du nombre de visiteurs ».

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L’attractivité des autres marchés asiatiques

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Néanmoins, les annulations et reports répétés de tels événements en Chine deviennent un véritable casse-tête pour les exportateurs. « Les foires en Chine restent l’axe principal des flux d’affaires qui se matérialisent, même si nous savons que l’attitude est également importante et qu’il n’est pas possible de faire des affaires uniquement à la foire, mais aussi en retournant régulièrement dans le pays. » C’est là que le bât blesse. L’impossibilité de s’y rendre rend la recherche extrêmement compliquée. « Si une entreprise n’a pas de représentant local, il sera vraiment difficile de maintenir le flux des relations avec les contacts chinois », reconnaît le responsable du département du pavillon français. Certaines entreprises ont donc décidé de se tourner vers d’autres marchés asiatiques, comme le Japon, la Corée du Sud, Hong Kong ou Singapour. Cette réticence des opérateurs vis-à-vis du marché chinois se traduit également par la « délocalisation » de certains grands salons, comme Vinexpo. Adrien Calatayud met en garde contre un départ précipité de Chine : « Il faut maintenir une présence sur les salons, sinon on risque de perdre sa place au profit d’autres pays, sachant qu’il y a une file d’attente pour participer ».

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Pour mes clients, le plus important est de survivre

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Côté business, les stratégies diffèrent, mais le constat est le même : « Le principal problème, c’est l’économie mondiale qui dérape, qui est punie par la politique anti-covid », rappelle Xinyi Jing, responsable des exportations pour l’Asie à la Coopérative Couleurs d’Aquitaine en Dordogne. « Il n’y a pas de plan de relance et après trois ans, le moral des importateurs est au plus bas. » Citant des informations selon lesquelles les deux tiers des importateurs chinois échouent, Xinyi Jing poursuit : « Nous vivons dans l’incertitude. Ce n’est pas comme il y a cinq ans. » Après une tournée de deux mois en Chine cet automne pour pallier le manque de salons professionnels, le responsable export note que « le plus important pour mes clients, c’est de survivre. Ils n’ont plus de projet, plus de lancement de marque prévu. » De là à se retirer du marché, il n’y a qu’un pas, que Couleurs d’Aquitaine ne franchit pas : « Nous sommes ravis du marché chinois. parce que ça devient difficile. »

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Contraintes conjoncturelles liées aux changements structurels