Consultation citoyenne sur la sobriété énergétique : fort…

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Le Conseil de développement de l’Eurométropole a présenté ce vendredi 27 janvier les résultats de la consultation citoyenne sur la sobriété énergétique. Plus de 12 000 citoyens se sont exprimés, avec un engouement pour des solutions collectives. En revanche, pour les efforts individuels, il y a encore du chemin.

« Il y a une vraie dynamique positive par rapport à la sobriété », se réjouit Thérèse Chartier. L’émérite est bénévole au sein du Conseil de Développement (CoDev) de l’Eurométropole (EMS), co-hôte de la Commission Energie. Les trois membres – tous bénévoles – de ce CoDev insistent sur ce point lors de la conférence de presse. Il faut dire qu’il y a de quoi être fier : 12 231 citoyens se sont exprimés à travers cette consultation. « C’est d’une ampleur sans précédent ! ajoute Anne-Marie Bresch, également co-animatrice, qui ajoute rapidement : « C’est comparable aux consultations lancées au niveau national ! »

Selon les trois membres volontaires de CoDev, la guerre en Ukraine et la crise de l’énergie qui frappe toute l’Europe depuis un an sont aussi la clé de la forte motivation citoyenne pour cette consultation : « Il est certain que nous avons tous remarqué à quel point nous étions dépendants de la Russie, et qu’il fallait trouver d’autres solutions », souligne Jacques Bigot, président du CoDev.

Une majorité de jeunes Strasbourgeois dans les participants

Sur les 12 231 citoyens ayant participé à la consultation en ligne (du 17 octobre au 30 novembre 2022), 36 % ont entre 16 et 34 ans. « C’est une population déjà très engagée dans ce domaine de la transition énergétique », reconnaît Anne-Marie Bresch. 56% des participants sont également strasbourgeois. Là encore, pas de surprise puisque 57% des résidents de l’EMS sont strasbourgeois.

En revanche, seuls 12% des plus de 65 ans se sont prononcés alors qu’ils représentent 26% de la population générale de l’Eurométropole. Il peut y avoir un désavantage dans le panel de participants. Peut-être aussi le résultat d’une consultation en ligne, avec une maîtrise difficile des outils informatiques, et d’une campagne de communication centrée sur les réseaux sociaux. Mais Jacques Bigot se défend : « On est aussi allé draguer dans les marchés, pour accéder à cette population plus âgée. « Avec un succès relatif donc.

Des solutions collectives classiques qui motivent les foules…

Les participants n’avaient qu’une seule limite pour rédiger leurs propositions : commencer leur phrase par « Il faut… », et faire tenir leur idée en 140 caractères. Alors que proposent finalement ces milliers de citoyens pour atteindre la sobriété énergétique d’ici 2050 ? « C’est clair qu’il y a de gros consensus, surtout autour des mesures collectives, c’est-à-dire quand la communauté doit faire des choses », explique Thérèse Chartier.

La réduction de l’éclairage de la ville la nuit, ou l’extinction des enseignes lumineuses, par exemple, a recueilli plus de 23 000 votes, avec un taux d’acceptabilité très élevé sur le sujet. De même pour le développement du train et des transports en commun (les citoyens consultés en masse sont favorables à « l’augmentation du périmètre horaire des trains »), l’isolation des bâtiments publics, la valorisation des déchets dans la métropole européenne ou encore le développement du photovoltaïque.

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Peu d’engagements plus radicaux

En revanche, les propositions plus radicales de certains citoyens n’ont pas reçu d’avis favorables. Ils sont donc définis comme « controversés » par le EMS Development Board, et sont toujours inclus dans le document d’étude.

Il y a par exemple l’idée d’instaurer une journée sans voiture (56% de voix contre), ou celle d’interdire l’accès à l’hypercentre aux véhicules motorisés sauf pour la livraison, les PMR et les commerces (48% de voix contre).

De même, si les citoyens qui ont participé à la consultation sont très majoritairement favorables au « renforcement des aides à l’isolation des logements » (offrir plus d’aides, aider les propriétaires démunis) ou « mieux maîtriser la chaleur dans les structures tertiaires et publiques » (en baisser la température dans les grandes surfaces commerciales par exemple), ils sont majoritairement contre l’interdiction de la climatisation individuelle dans les appartements et les maisons (47% contre, 33% pour et 20% ne savent pas). Conclusion de Thérèse Chartier : « Quand on passe aux mesures individuelles, on ressent certaines tensions. »

Une majorité des participants pour que le Racing joue en journée

Certaines des propositions faites avaient le mérite d’être totalement innovantes, comme fermer la patinoire l’été (31% contre), ne plus chauffer les terrains de sport (51% contre), arrêter de chauffer les trams l’hiver (37% contre). ) ou fermer le plus de piscines possible en hiver (51% contre).

Des propositions, à nouveau jugées « controversées » par le CoDev. « Mais les polémiques sont intéressantes », souligne Thérèse Chartier. Ils méritent débat, c’est pourquoi nous les avons également inclus dans ce document de travail. Comme cette proposition qui a été faite sur l’organisation de « matchs de foot en journée pour ne pas avoir à éclairer le stade » : 29% ont voté contre, 48% pour.

Après la consultation et les propositions, place aux échanges

Aujourd’hui, après plus d’un an de travail sur cette consultation et l’élaboration de 1 100 propositions soumises par des citoyens EMS, CoDev passe à la phase de discussion. Les volontaires de cette commission sillonneront donc l’Eurométropole pendant quelques semaines, organisant des rencontres avec les citoyens sur des thèmes choisis.

Après une réunion sur les réseaux de chaleur à Schiltigheim la semaine du 16 janvier, ils animeront une discussion sur l’énergie solaire à Ostwald le 10 février. Puis ce sera le sujet de la rénovation des bâtiments, qui sera évoqué à Eschau le 9 mars, et enfin celui de la biomasse et de la méthanisation à Lampertheim le 23 mars.

Forts de ces rencontres, et de ces propositions, les volontaires CoDev présenteront en juin prochain un avis à l’Eurométropole sur le thème de la sobriété énergétique. Jacques Bigot se souvient de la mission du Conseil de développement dont il est le président :

« Notre rôle n’est pas de dire aux élus : c’est ce qu’il faut faire. C’est dire : voilà ce qui est accepté, voilà ce dont on discute. Sur la base de ces informations, certains élus soutiendront certaines idées. Et peut-être qu’avec d’autres, ils seront plus timides. Sinon, ils sauront qu’ils doivent travailler plus dur pour convaincre. »

Mais quoi qu’il arrive, le SME devra fournir un retour d’expérience sur chacune des 1 100 propositions élaborées par CoDev.