Pouvoir d’achat : Bercy met la pression sur les banques et les assurances

Photo of author
Written By Vincent Bourdieu

Découvrez les infos du quotidien grâce à nos rédacteurs chevronnés

Les patrons des banques et des assurances, de retour des vacances, peuvent déjà préparer une rentrée très politique. « En septembre, j’irai à la rencontre des banques pour demander une réduction des frais bancaires », a prévenu Bruno Le Maire dans un entretien au journal régional Sud-Ouest dimanche. « Je demanderai aussi aux assureurs de faire un effort dans les primes journalières d’assurance, par exemple habitation ou voiture. »

Le ministre des Finances a déjà demandé au secteur financier, avant l’été, de faire un effort pour soutenir le pouvoir d’achat des Français, sur fond d’inflation galopante. Certains établissements ont réagi. Crédit Mutuel Alliance Fédérale a donc présenté mi-juillet une offre de compte bancaire en euros nets par mois, sans aucun incident, effective à partir du 1er août.

Pression salariale

Pression salariale

De son côté, Société Générale a réduit le prix de l’offre spécifique aux clients vulnérables de 3 à 1 euro par mois à partir du 1er septembre, tout en s’engageant à maintenir des tarifs globalement stables en 2023. Fin juillet, les députés ont également approuvé un amendement. obligeant les banques à rembourser automatiquement les frais en double pour rejeter les prélèvements automatiques.

Mais le gouvernement espère un engagement plus large sur les frais bancaires, avec des taux en hausse en moyenne en 2022 après plusieurs années de stagnation. Une équation compliquée alors que les établissements eux-mêmes sont soumis à l’inflation et aux anticipations de hausse des salaires des représentants syndicaux. A la rentrée, des discussions sont attendues dans différentes banques.

Taxes exceptionnelles ailleurs en Europe

Taxes exceptionnelles ailleurs en Europe

Face à cette nouvelle pression, la Fédération bancaire française (FBF) préfère mettre en avant les efforts déjà consentis par ses adhérents, également liés à l’épargne avec la hausse du taux du Livret A financé par les banques. « La question des prix est aussi une question concurrentielle, encadrée et contrôlée par les autorités, sur laquelle les banques françaises ne peuvent discuter », a-t-il rappelé.

À Lire  Simulateur loi pinel : les astuces pour s’en sortir

Mais alors que d’autres pays, comme l’Espagne ou la Hongrie, imposent des taxes supplémentaires parce que les banques profitent des récentes hausses de taux, les établissements français préfèrent maintenir le dialogue avec l’exécutif. Ils disent vouloir continuer à « travailler, avec différents agents, pour trouver les solutions les plus appropriées pour répondre aux défis d’aujourd’hui et aux besoins des clients ».

Une stratégie prudente alors que le gouvernement n’exclut pas catégoriquement une taxe sur les superprofits de certains grands groupes, même s’il a jusqu’ici trouvé d’autres solutions. « On fera les comptes en fin d’année pour vérifier toutes les entreprises qui peuvent aider à lutter contre l’inflation », a prévenu dimanche Bruno Le Maire.

Coût des sinistres en hausse dans l’assurance

Coût des sinistres en hausse dans l'assurance

Les compagnies d’assurance qui ont rencontré le ministre le 23 juin ne sont pas en reste. D’une part, ils subissent une pression sur leurs prix, d’autre part, ils subissent une augmentation du coût des sinistres, notamment liée à l’augmentation du coût des pièces détachées pour les voitures ou du coût de la réparation des habitations. En attendant, ils mettent en avant le soutien qu’ils apportent aux clients, notamment ceux touchés par les incendies, la sécheresse ou les intempéries.

« Nous avons eu des discussions ouvertes et constructives avec les services du ministre sur les voies qui pourraient être explorées », explique Franck Le Vallois, PDG de France Assureurs. Les assureurs ont pensé et développé des mesures pour aider les Français face à l’inflation. « Selon nos informations, la profession a proposé une aide aux jeunes en recherche d’emploi pour financer leur assurance auto ou encore se débarrasser de leur carte verte, comme elle demandait depuis longtemps économie et simplification. .