Le Crédit Agricole veut approcher Worldline pour refuser…

Publié

le 07/10/2022 à 16:38, Mis à jour le 07/10/2022 à 18:49

Faciliter les paiements aux commerçants, les aider à mieux connaître leurs clients… La banque souhaite ajouter des services à son offre.

Crédit Agricole SA est en pourparlers avec Worldline, le champion des paiements et transactions sécurisés. A ce stade, toutes les hypothèses sont ouvertes, à l’exception d’un rachat intégral de Worldline, dont la capitalisation boursière s’élève à 11,7 milliards d’euros. La création d’une joint-venture, des offres de services communes, l’intégration de certaines offres Worldline dans le catalogue du Crédit Agricole… « Toutes les pistes sont à l’étude  », selon une source proche du dossier.

Ces discussions reflètent l’évolution des banques traditionnelles et de leur activité. Cette dernière fait face à la concurrence croissante d’entreprises du domaine technologique, comme Worldline, qui s’est séparée d’Atos depuis 2019, et de start-up comme Stripe, Adyen ou SumUp. Ces entreprises perturbent la relation entre les banques et leurs clients commerçants. « Aujourd’hui, lorsqu’un vendeur cherche une solution de paiement, il recherche en ligne et choisit les services d’un des nouveaux acteurs du secteur, constate un professionnel du secteur. Il ne va plus voir son banquier. »

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Début d’une nouvelle ère

Et pour une bonne raison. L’offre de banque d’affaires est aujourd’hui beaucoup trop restrictive, car elle se limite à un terminal de paiement électronique (TPE) et à des procédures d’acquisition de transactions permettant aux commerçants de recevoir le paiement du client. Les banques traditionnelles se tournent vers les start-up et les entreprises technologiques pour proposer davantage de services : capture de paiement, vérification instantanée de la validité des cartes bancaires, gestion des données, acquisition des données d’activité ou encore programmes de fidélité en place. Les partenaires maîtrisent des technologies qui n’ont pas été développées par les banques. Les nouveaux entrants ont investi massivement dans la recherche et le développement pour proposer des solutions natives numériques moins chères, plus flexibles et plus complètes.

La relation entre la banque et son client commerçant se termine généralement au terminal de paiement. D’autres solutions voient le jour, avec de nouveaux dispositifs, la possibilité d’effectuer un paiement simplement en flashant un QR Code. De plus en plus, le commerce physique adopte les codes numériques. Les institutions financières traditionnelles ont le devoir de s’adapter si elles ne veulent pas rester à la traîne.

Un rapprochement entre Crédit Agricole et Worldline est un aveu d’impuissance