► Jeux & jouets
Un hochet à mordiller, des gobelets à empiler et une locomotive à faire rouler… Ce coffret aux jolies couleurs pastel contient tout ce qu’il faut pour occuper un bambin. Conçus par une jeune marque française, nouvelle venue dans le monde du jouet, ces objets allient esthétisme et écologie. Entièrement fabriqués en France à partir de plastique recyclé, garantis sans perturbateurs endocriniens, ils sont également recyclables. Une fois usés ou abandonnés par l’enfant, ils peuvent être retournés au fabricant pour être nettoyés et reconditionnés en jouets d’occasion, ou refondus. Et les parents reçoivent un bon pour un nouveau jouet.
Votre enfant aime les bandes dessinées ? Pourquoi ne pas lui suggérer d’en créer un lui-même ? Rien de plus simple avec cet ensemble très complet, qui a remporté le grand prix du jouet 2022 dans la catégorie dessin. Le dessinateur en herbe peut utiliser les 450 modèles et pochoirs disponibles pour tracer, à l’aide du pavé lumineux, les cases, les décors et les personnages. Il peut aussi s’inventer son propre univers à sa guise. Un livret de 32 pages, conçu par l’auteur-illustrateur Sess, le guide pas à pas pour écrire son scénario autour de quatre thèmes (le Moyen Âge, la vie quotidienne, l’aventure ou le futur), pour représenter graphiquement des émotions ou encore donner du peps à la planches.
Affamés par leurs errances en forêt, Hansel et Gretel, matérialisés par deux petites figurines en bois peint, tentent de dévorer les huit pains d’épice posés sur le toit de la maison de la sorcière. Pour ce faire, les joueurs doivent piocher des tuiles et compléter des puzzles de friandises à chaque tour. Mais réussiront-ils avant que la sorcière ne les rattrape ? Riche en suspense, ce jeu coopératif s’inspire du célèbre conte des frères Grimm. La maison en pain d’épice, qui sert de décor, est ravissante et, cerise sur le gâteau, l’utilisation de la boîte dans le déroulement réel du jeu est une idée ingénieuse qui permet un rangement très compact.
Les manchots sont éparpillés sur la banquise. S’ils ne se regroupent pas, à la tombée de la nuit, le froid polaire aura raison d’eux. Une fois le plateau déplié et les blocs de glace installés, chaque joueur dispose de six pingouins colorés qui peuvent se déplacer en diagonale ou se « téléporter » d’une case à l’autre via des trous dans la glace. Le gagnant est celui qui réussit à réunir toute sa famille avant les autres. Mais deux pions ne sont pas autorisés à partager le même espace, et les embouteillages peuvent détruire la meilleure stratégie. Ce jeu au matériel soigné fait travailler les méninges tout en restant accessible. Les plus jeunes s’approprieront rapidement les adorables figurines pour s’inventer d’autres histoires.
Charlie & Billie/Charlie & Gamelle
Sur le modèle des grandes expéditions scientifiques des XVIIIe et XIXe siècles, l’île de Toko nous emmène sur une île inconnue de l’océan Pacifique, où il faut collectionner des objets fabriqués par les indigènes (statues de pierre, colliers de coquillages, etc.) et des naturalia (« fossiles , plumes, pierres de jade, etc. ») pour remplir le cabinet des curiosités de scientifiques célèbres tels que Lamarck ou Darwin. Les jetons du trésor sont cachés dans le sable, dans la forêt ou dans les montagnes et il faut choisir, dans la cale du navire, le bon outil pour les déterrer. Tous les joueurs doivent allier sens de l’organisation et mémoire pour mener à bien ces missions collectives de plus en plus difficiles.
Rarement un jeu se déroule aussi rapidement. Il suffit de distribuer dix cartes objet à chaque joueur et de se plonger dans l’une des douze aventures, qui se déroulent tantôt dans l’ouest sauvage, tantôt dans l’Himalaya ou dans un manoir hanté. La lecture de l’histoire est ponctuée de missions loufoques : construire un piège pour attraper un fantôme, se défendre contre des singes sauvages ou libérer un Père Noël coincé dans une cheminée. Vous n’avez que votre jeu de cartes pour agir, qui ressemble souvent à un inventaire à la Prévert (une loupe, un chewing-gum, une scie, etc.). A vous d’en choisir deux que vos partenaires devront deviner. Un jeu amusant d’association d’idées qui libère l’imagination.
Périclès et Phidias n’ont qu’à bien se tenir : dans ce jeu de tuiles, nous incarnons des architectes grecs chargés de construire, tour après tour, la ville la plus harmonieuse et la plus prospère possible. Pour cela, des contraintes spécifiques doivent être respectées : regrouper les tuiles bleues qui représentent les logements mais exclure les marchés qui pourraient souffrir de la concurrence ; aménager les casernes en périphérie, tout en imbriquant les temples au cœur des quartiers résidentiels… S’il faut un peu de temps pour s’imprégner des règles, la mécanique du jeu, une fois comprise, s’avère fluide, à condition de sont bons en calcul mental pour comparer les différentes stratégies possibles.
Ce jeu coopératif, récompensé d’un grand prix jouet 2022, se démarque par son originalité. Nous incarnons des voleurs tentant de dérober le maximum de pièces d’or éparpillées dans un manoir. Pour cela, vous devez, à l’aide d’un feutre effaçable, tracer votre chemin sur des cartes labyrinthes. Facile, pensez-vous ? Loin de là : le terrain est parsemé de lasers colorés, rendus partiellement invisibles par le port de lunettes filtrantes. Un des joueurs ne voit que les barrières bleues et doit guider son acolyte qui ne voit que les rouges. Et les défis se compliquent de niveau en niveau. Les gâchis et autres malentendus provoquent rapidement des fous rires.
Jeux vidéo
Astérix et Obélix XXXL, le bélier d’Hibernia
Microïds, 39,99€ sur PS4/5, Xbox Series X/S, Nintendo Switch et PC
Les Gaulois irréductibles ne sont pas les seuls à résister à l’appétit de conquête de Jules César. A Hibernia, l’ancien nom de l’Irlande, le chef du village Irishcoffix se rebelle contre les légions romaines mais se fait voler son bélier aux cornes d’or par le général Roulètrus. Astérix et Obélix viennent à son secours dans ce jeu qui peut réunir jusqu’à quatre joueurs simultanément. Entre deux dialogues pleins d’humour, il s’agit d’assommer les centurions à l’aide de près de 80 objets différents (poisson, marteau, balai…) mais aussi de se creuser la tête pour résoudre des énigmes et débloquer des mécanismes. Un bon équilibre entre combat et réflexion.
Mario + Lapins Crétins Étincelles d’Espoir
Ubisoft, 49,99 € sur Nintendo Switch
Après le succès du premier opus en 2018, la mascotte de Nintendo et les Lapins Crétins (toujours stupides) s’associent une nouvelle fois pour combattre une créature malveillante et sauver leurs voisins en danger. Même si on prend beaucoup de plaisir à explorer les différentes planètes de la galaxie et à résoudre de petits défis, ce jeu de plateforme à l’humour déjanté repose principalement sur une série d’affrontements dans lesquels il faut être tactique : choisir quelles compétences conviennent à son adversaire et comment les utiliser. Heureusement, la possibilité d’ajuster le niveau de difficulté (quatre différents) rend le jeu largement accessible.
Hazelight (EA Originals), 39,99 € sur Nintendo Switch, PC, Xbox (One, Series X/S) et PlayStation 5
May et Cody viennent d’annoncer à leur fille Rose leur intention de divorcer lorsqu’ils sont projetés, par un sortilège, dans deux petites figurines de pâte à modeler et de laine à leur effigie. Pour retrouver forme humaine, ils sont contraints de coopérer dans une série d’épreuves liées à leurs souvenirs familiaux. D’un établi de garage à des pentes enneigées, d’une chambre d’enfant aux fonds marins, le jeu nous emmène dans une variété de décors soigneusement travaillés. Il séduit aussi par sa mécanique coopérative bien pensée. La communication entre les joueurs est essentielle pour réussir des défis tous plus farfelus les uns que les autres.
► Albums
Texte de Germano Zullo, illustrations d’Albertine,
Éd. Le plaisir de lire, 104 p., 29,90 €,
De tous les livres, le bleu est son préféré. Un livre vraiment spécial, qui ne semble pas contenir d’autre histoire que celle que Séraphine invente à voix haute avec ses parents, au coucher. Une promesse d’évasion renouvelée, avec de nombreux carrefours et autant de raccourcis qui mènent au bout du monde… ou à son tout début. Avec ce livre bleu – celui de Séraphine, celui aussi que l’on tient entre les mains – se perdre devient un plaisir. Et c’est avec un plaisir tout aussi vif que l’on s’aventure page après page dans ses paysages oniriques. Un tendre hommage à la lecture et à la complicité qui scelle entre enfant et adulte son pacte d’imaginaire.
Texte de Pierre Coran, illustrations d’Iris Fossier,
Éd. Casterman, 64 pages, 16,90 €,
« Du bout de ses ailes, la pipistrelle a peint le poisson rouge dans l’aquarium en bleu. Jeux de sons et détours par l’absurde, cet élégant abécédaire ouvre au jeune lecteur les horizons fertiles de la poésie. Chacune des 26 lettres de l’alphabet est prétexte à sonder les rêves d’animaux fantastiques. Où l’on croise des pingouins skieurs, des vaches en cavale et autres yacks adaptés aux yo-yos. L’œuvre puise sa force graphique dans une tension entre typographie et illustration, dans une subtile économie de couleurs. Un livre à lire, à dire, à regarder.
Texte de Jean-Michel Billioud, dessins de Pascal Lemaître,
Éd. Bayard Jeunesse, 72 pages, 14,90 €
C’est bien connu, il n’y a pas de question bête. Et c’est à partir de questions d’enfants que se construit cet album documentaire délicieusement illustré. Qui a appris aux hommes préhistoriques à dessiner ? L’Amérique existait-elle avant Christophe Colomb ? Pourquoi Napoléon avait-il toujours la main sur le ventre ? Qui décide des noms donnés aux montagnes et aux villes ?
D’apparence anecdotique ou naïve, ces questions sont autant de portes ouvertes sur une époque ou une civilisation, la vie d’un personnage, le travail d’historiens… Une plongée dans le temps à la fois drôle et sérieuse.
Roman
Éd. L’École des loisirs, collection « Médium », 240 p., 14 €
Le jeune Oscar est furieux : non seulement ses parents le laissent en plan quelques jours avant Noël pour s’envoler pour Bogota, mais ils le forcent en plus à rejoindre une grand-tante qu’il ne connaît même pas en Angleterre. Lui qui n’aime ni les surprises ni l’aventure se retrouve à Londres devant faire face à une grand-mère hostile qui l’héberge au sous-sol. Heureusement, un stage à la National Gallery le fera basculer dans un univers magique où les personnages des tableaux prennent vie ! Une intrigue vive, de l’humour et des mystères… Vous ne pouvez pas laisser Oscar seul !
Texte de Natasha Farrant, ill. par Lydia Corry
Éd. Albin Michel Jeunesse, 240 pages, 19,90 €
Olivia, 12 ans, est si timide que son seul véritable ami est un vieux chêne qui se trouve dans le pré de la propriété familiale. Cet arbre majestueux est malheureusement menacé d’abattage par le père d’Olivia qui veut construire un pavillon d’été sur son site. Un jour qu’elle s’endort sous ses branches, la petite fille tombe dans un monde magique où les arbres lui parlent. Le tilleul, l’aulne, le pommier sauvage ou le tulipier de Virginie se mettent à lui chuchoter des histoires fantastiques là où la nature fait preuve de plus de sagesse que les hommes. Une collection joliment illustrée parsemée d’informations sur les différentes espèces végétales et leurs particularités.
Les aventures de moi-même. Grand journal d’amour
Texte de Charly Delwart, ill. par Ronan Badel
Éd. Flammarion Jeunesse, 144 pages, 11,50 €
Gaspard, 10 ans, a un problème : il tombe amoureux et n’en a aucune envie. Lorsque Julia, la nouvelle, entre dans sa classe de CM2, il ressent tous les symptômes de cette terrible maladie : étourdissement et picotements dans la poitrine. Comment sortir de « l’effet Julia » qui captive aussi ses amis ? Que dire pour briser la glace ? Que font les gens qui s’aiment ? Assailli par mille questions, Gaspard s’enquiert auprès de ses parents, dresse sans cesse des listes élaborées et des stratégies qui font le sel de ce roman délicieux, plein d’humour, de sensibilité et de profondeur inattendue.
DVD
Depuis la disparition de son père, Lubicchi a quitté l’école pour subvenir aux besoins de sa famille en travaillant comme ramoneur. L’ascension quotidienne des hautes cheminées, dont la fumée obscurcit la ville nuit et jour, lui permet aussi de poursuivre un rêve secret : entrevoir les étoiles dont son père lui a parlé mais dont tout le monde ici nie l’existence. Sa rencontre avec une étrange créature faite de déchets, rejetée par la société comme jadis son père, va changer sa vie. Servi par des décors nocturnes fantasmagoriques, ce film d’animation japonais s’avère être une jolie fable sur le respect de la différence et le pouvoir des rêveurs face aux esprits étriqués.
Une grand-mère conteuse qui collectionne les objets abandonnés pour nourrir les histoires qu’elle raconte à sa petite-fille ; un jeune tigre en quête de rayures ; un chien errant adopté par une petite fille ; un bébé hérisson perdu loin de son terrier ; et un lynx géant faisant des ravages dans la ville. A défaut d’aborder un thème commun, les cinq courts métrages réunis par le studio d’animation de Valence, dont trois sont des productions internes, témoignent de la grande diversité des regards et des techniques des auteurs (collages papier découpé, marionnettes tout en fourrure, délicats croquis au pastel…). Ces histoires tendres et touchantes sont un vrai régal pour les yeux.
Jean-Michel le Caribou et les histoires d’amour interdites
Jean-Michel file le parfait amour avec Gisèle mais ce n’est pas le cas des autres habitants du village : soit ils ne peuvent pas déclarer leur amour, soit l’élu de leur cœur en aime un. autre. Pour mettre fin à ces soucis sentimentaux, le maire trouve une solution radicale : interdire les histoires d’amour. Le caribou masqué décide alors d’organiser la résistance. Basée sur la savoureuse galerie de personnages inventée par Magali Le Huche dans ses albums publiés par Actes sud junior, cette nouvelle aventure du super-héros pacifique divertit en détournant les stéréotypes de l’action clandestine pendant la Seconde Guerre mondiale. Des expressions aux textures, l’animation 3D est un succès.
BD
L’Observateur des Brumes, l’intégrale
Par Robert Kondo et Dice Tsutsumi,
Un bijou de la taille d’un pavé. L’intégrale Watcher of the Mists réunit les trois tomes de l’impressionnante adaptation d’un splendide court métrage d’animation, Le Cochon, le Renard et le Moulin, écrit et réalisé par deux anciens studios Pixar. Le comique enrichit l’intrigue de cette histoire d’un cochon anthropomorphe qui veille, depuis la disparition de son père, sur le barrage destiné à repousser les brumes mortelles menaçant sa ville. Mais un raz de marée semble imminent… Tout en contrastes, lumière pelucheuse et clair-obscur, rondeur des personnages et nature rude, action et introspection, cette fable écologique se double d’un récit initiatique puissant sur la transmission et l’entraide.
Jonathan Garnier (scénario) et Amélie Fléchais (dessin),
Finies les gentilles bergères des contes d’antan ! Place aux combatifs gardiens de troupeaux et de bétail défendant leur village, dépeuplé de sa population masculine depuis le début de la Grande Guerre, aux confins des Terres Mortes. Cette tétralogie fantasyo-médiévale inspirée des contes celtiques, ici réunie dans un coffret, emmène ses lecteurs dans les aventures de Molly, une jeune recrue de l’ordre des bergères guerrières. Personnages attachants, humour, émotion : cette épopée romantique a gagné la reconnaissance de ses pairs (Fauve jeunesse au dernier Festival de la BD d’Angoulême) et du public (près de 200 000 exemplaires vendus). Un succès mérité !
Livres-CD
Par Pierre Coran et Clémence Pollet,
Éd. Didier Jeunesse, 36 pages, 24,90 €
Le conte popularisé par Charles Perrault et les frères Grimm ne cesse d’être revisité. Débarrassé de l’imagerie du célèbre film de Walt Disney, ce livre-disque narré par Natalie Dessay donne à la belle endormie sa fraîcheur, tout en lui apportant une touche de fantaisie et de modernité. Sous le pinceau délicat de Clémence Pollet, les habitants du château arborent des oreilles de lapin ou des têtes d’ours tandis que le prince ressemble à un personnage de danses traditionnelles thaïlandaises. Côté musique, on savoure la composition de Tchaïkovski, dont c’est le plus long ballet, interprété ici par l’Orchestre de la Suisse romande.
de Marion Stoufflet, d’après Robert Louis Stevenson, Ed. Radio France/Gallimard Jeunesse, 56 pages, 24,90 €
Des pirates assoiffés d’or et de rhum, une carte codée et un trésor enfoui dans les sables d’une île mystérieuse… Le roman d’aventure écrit par Robert Louis Stevenson en 1882 est devenu un classique de la littérature jeunesse. Transposé l’an dernier en fiction-concert par France Culture, enregistré à la Maison de la radio, le voici transformé en livre-disque, accompagné de superbes illustrations d’Arthus Pilorget. Marion Stoufflet, qui signe l’adaptation, a resserré l’intrigue autour d’un quatuor de personnages mais l’histoire garde sa fougue et les acteurs lui rendent justice, notamment Jérôme Kircher dans le rôle de l’ambigu Long John Silver, mélange parfait de charisme et de ruse.