« Nous vivons en communauté dans un habitat participatif »

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Written By Vincent Bourdieu

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Il y a cinq ans, Augustin, 35 ans, habitait la ville et travaillait dans le domaine maritime. Aujourd’hui, il est brasseur paysan et vit à la campagne dans une maison de près de 800 mètres carrés au sud des Cévennes, au-dessus de Montpellier. Avec lui, neuf autres personnes entre 0 et 60 ans. Un nouveau-né vient de voir le jour, très récemment.

Alors, non, Augustin ne vit pas dans une immense colocation intergénérationnelle mais dans ce qu’on appelle un habitat participatif. La différence? Ils sont tous propriétaires. Il est impossible de partir en claquant des doigts, en fonction d’une reconversion professionnelle. En même temps, ils ont mis près de dix-huit mois pour trouver ce lieu d’exception : sur un terrain de près de 25 hectares se dresse en son centre une vieille et belle bâtisse où chacun a sa chambre (environ 30 mètres carrés). Le reste des pièces (cuisine, salles de bains, etc.) est partagé.

Commissions « bikini » et « espaces agricoles »

Commissions « bikini » et « espaces agricoles »

Les dix habitants décident de tout en groupe (même la liste des courses ou l’aménagement à deux !) grâce à une assemblée plénière mensuelle avec ses quinze commissions thématiques qui régissent la vie de la maison (« lieux verts », « espaces agricoles « , « gouvernance », « divertissement », « bikini » pour la piscine, etc.).

« Ce n’est pas ‘chacun fait ce qu’il veut’, c’est beaucoup plus attractif. Donc forcément un peu plus compliqué », explique Augustin. Dans ce cas, ils doivent répondre à des questions triviales comme « qui s’occupe des moutons ? » « , » Qui cueille les pommes de terre ? », « Quels arbres abattons-nous ? « , » Qui accueille tel ou tel groupe d’artistes en résidence dans la maison ?  » ,  » Qui contrôle la diffusion des informations via la liste de diffusion ? « , et ainsi de suite.

Un tiers des habitants travaillent sur place

Un tiers des habitants travaillent sur place

Car le bâtiment n’est pas seulement un lieu de vie, où l’on partage la cuisine, l’électroménager, le jardin, les voitures et le garage, mais aussi une salle de spectacle qui accueille régulièrement du cirque, du théâtre, de la danse, espace adapté. pour des vacances ou des cours de méditation – entre autres. Entre activités agricoles et culturelles, un tiers des habitants travaille sur place.

Agatha et Augustin sont arrivés en couple, ils se disent désormais très bons amis. Et d’ajouter : « On reçoit tellement d’amour des autres que je ne ressens plus autant le besoin d’être en couple. » DR

Après avoir travaillé des années dans le privé, Augustin résume : « C’est une sorte de petite entreprise ! Sur le papier, leur place est effectivement une société de droit commun, gérée comme une coopérative : tout le monde a des parts, il n’y a pas de hiérarchie, et le pouvoir ne dépend pas du capital apporté au départ. C’est le type d’habitat participatif qu’ils ont choisi ensemble, mais chacun des 900 logements de ce type répartis sur le territoire a sa spécificité.

18 %

Depuis 2009, l’habitat participatif a connu une croissance moyenne de 18% par an, passant de 44 projets annuels à 270 en 2021, représentant désormais 9 000 logements (source : Habitat participatif France.)

Parmi les pensionnaires, son ancienne compagne Agathe, 32 ans. Formé au stylisme, il s’était converti au tourisme vert avant de devenir professeur de yoga et producteur d’herbes aromatiques lorsqu’il s’y est installé. Avec Augustin, les deux sont restés de très bons amis. La vie en communauté leur a fait repenser le couple. « Nous étions ensemble 100 % du temps. C’était intense et amusant à vivre, mais cela a exacerbé nos différences. Si nous avions gardé une vie de couple classique, cela aurait duré plus longtemps c’est sûr. »

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Un système solidaire

Tous deux s’accordent aujourd’hui sur le fait que ce mode de vie ne peut convenir à tout le monde. Il lui explique : « Il y a des restrictions qui peuvent être comparées à la perte de liberté vis-à-vis de l’extérieur. Plus philosophiquement, Agathe ajoute : « Il faut être prêt à faire des concessions et surtout à se remettre en question. Avant de conclure : « Ce système très solidaire me permet, en tant que jeune femme, de vivre dans un endroit incroyable… et de le posséder ! » »

L’« habitat participatif », quèsaco ?

C’est « une démarche citoyenne qui permet aux personnes […] de se regrouper […] pour participer à la définition et à la conception de leurs habitations et des espaces destinés à l’usage commun, pour construire ou acquérir un ou plusieurs immeubles dans lesquels ils sont destinés à y habiter et, le cas échéant, à assurer le contrôle ultérieur des immeubles construits ou acquis », conformément à la loi Alur 2014 qui la régit.

Cette définition recouvre plusieurs appellations : « maisons partagées », « logements collectifs », « logements collectifs », etc. Alternatif et « sur mesure », ce mode de vie peut prendre différentes formes juridiques : associations coopératives d’habitants (contrats coopératifs) ou associations d’attribution et d’autopromotion (contrats de copropriété).

En France, il existe 900 habitats participatifs (en 2021) dont des maisons neuves (source : Habitat participatif France). Chez nos voisins, la tendance est plus marquée : en Suisse, on estime que 5% du parc immobilier est ainsi construit, soit 130’000 logements. En Norvège, les chiffres tournent autour de 15% du parc. La palme revient à Oslo, avec 40% de son parc ou à Tübingen, en Allemagne, où plus de 80% des maisons neuves sont construites dans des maisons participantes (source : Ministère de l’Ecologie).

Définition d’un immeuble individuel Un immeuble individuel est défini comme un immeuble qui a une entrée distincte pour chaque résident. Il ne doit pas y avoir de parties communes : escalier, ascenseur ou salle commune.

C’est quoi un immeuble collectif ?

Un immeuble à appartements est un immeuble comprenant au moins deux logements. Certains bâtiments ont plusieurs escaliers. Dans le calcul, par convention, chaque cage spécifie un bâtiment. Dans l’enquête Logement, le bâtiment correspond à l’ensemble du bâtiment.

Quelle est la fonction d’une colocation ou d’un immeuble ? Il permet aux personnes à revenu faible ou moyen d’être propriétaires de leur logement. Les projets d’habitat participatif sont possibles grâce à des coopératives qui animent les habitants qui souhaitent participer.

Comment monter un projet d’habitat participatif ?

C’est un groupe de personnes qui se rassemblent et vont concevoir, penser, imaginer ensemble leur futur habitat où il y aura des espaces partagés. Chacun construit sa propre maison avec sa propre cuisine, ses chambres, etc. mais nous ajoutons des espaces collectifs.

Comment fonctionne le logement participatif ? L’habitat participatif repose sur une démarche citoyenne : il permet à des groupes de personnes de construire leur logement et de partager un mode de vie écologique et solidaire, à moindre coût. Elle est encadrée par la loi d’Alur.

Pourquoi vivre en habitat participatif ?

L’un des objectifs de l’habitat participatif est le vivre ensemble, c’est pourquoi l’ensemble de logements s’accompagne d’un ensemble d’espaces à usage en commun et d’équipements de proximité qui permet le développement d’un quartier convivial.